Alors que la majorité des membres du Conseil de sécurité cautionnent l’approche marocaine du conflit : Grandes manœuvres britanniques pro-séparatistes à New York


M’Hamed Hamrouch
Jeudi 15 Avril 2010

Mais à quoi joue le Royaume-Uni? « A l’opposé des quinze membres influents du Conseil de sécurité, elle est la seule aujourd’hui à jouer le jeu du Polisario », constate une source diplomatique contactée par « Libé ». A quinze jours de la réunion du Conseil de sécurité prévue à fin avril, et alors que la majorité de ses membres adoptent des recommandations allant dans le sens du déblocage de la situation, nos « amis british » ont préféré faire route à part et plaidé en véritables avocats du Polisario pour l’inclusion du monitoring des droits de l’Homme dans la prochaine résolution onusienne. Le projet de recommandations, dont la teneur a été ébruitée à « Libé », a été rédigé par les Américains et validé par le Club des Amis du Sahara comprenant, outre les Etats-Unis d’Amérique, la France, l’Espagne, la Chine et la Russie. Si ces derniers pays ne sont pas d’avis d’insérer la question des droits de l’Homme dans le cahier des charges de la Minurso, la Grande-Bretagne fait cavalier seul et défend bec et ongles une revendication quand bien même elle ne relèverait pas de la responsabilité de la mission onusienne. L’ONU avait elle-même fait connaître son avis à ce sujet en précisant que jamais le mandat de ses missions de paix réparties à travers le monde entier n’a été élargi au contrôle des droits de l’Homme, fût-ce même chez les rebelles tamouls. A plus forte raison au Sahara marocain où les droits de l’Homme ont franchi des pas de géant. « Tout le monde sait que la question des droits de l’Homme au Sahara marocain est instrumentalisée par le Polisario à des fins purement et simplement politiciennes », relève une source diplomatique marocaine accréditée à l’ONU. Une dérive qui a été dénoncée avec vigueur par le diplomate Mohamed Loulichki, lors d’une récente réunion du Conseil des droits de l’Homme (ONU) à Genève. Mais semble-t-il, ce n’est pas de cette oreille que l’entend la Grande-Bretagne. Curieusement, le parti travailliste au pouvoir au Royaume-Uni veut bien voir des démons de ce côté et ne voir que des anges du côté de Tindouf. « On se demande bien ce que nos amis british penseront des actes sanglants de l’Armée séparatiste de l’Irlande du Nord », lance une source sahraouie, indignée à l’idée que Londres fasse preuve d’hypocrisie sur ce dossier précis des droits de l’Homme.
Mais voilà, s’il y a un reproche que l’on devait faire à ce sujet, ce serait bien à la diplomatie marocaine pour avoir négligé la piste britannique. « Nous avons concentré nos efforts sur l’axe Paris-Madrid-Washington, au détriment de la Grande-Bretagne où le Polisario mène une grande action de lobbying auprès de l’opinion publique », reconnaît une source diplomatique. « On a bien remarqué comment le Polisario se sert d’un simple délit commun perpétré à Laâyoune pour en faire une vraie affaire de violation des droits de l’Homme », poursuit notre source, regrettant ce qu’il appelle « le rôle effacé » du Maroc quand il s’agit de donner la réplique. « Il va sans dire que la situation humanitaire est catastrophique à Tindouf.
Des pratiques dignes de l’époque stalinienne sont pourtant monnaie courante dans les camps de Lahmada. Il y a de quoi rameuter l’opinion publique internationale. Mais le Maroc, au lieu d’attaquer,  préfère rester sur la défensive », déplore notre source.
Cela étant, la tendance actuelle au Conseil de sécurité est à l’adoption d’une résolution consensuelle. D’après nos sources, le Conseil de sécurité se dirige vers une résolution qui fera la part des choses. Il n’y sera question ni du monitoring des droits de l’Homme au Sahara, ni de celui du recensement de la population séquestrée à Tindouf. Le Conseil poussera vers la reconduction de la même ligne diplomatique suivie par l’actuel Envoyé personnel de Ban Ki-moon, l’Américain Christopher Ross. La résolution annoncée sera un nouveau feu vert à la démarche du médiateur onusien, ce qui implique, comme l’a mentionné le SG de l’ONU dans son rapport au Conseil de sécurité, que la Minurso sera re-mandatée jusqu’au mois d’avril 2011. Par ailleurs, la résolution attendue invitera les parties à coopérer pleinement avec l’émissaire Christopher Ross en vue de trouver une « solution juste, durable et mutuellement acceptable » au conflit du Sahara.
S’agissant de la solution d’autonomie, une source a assuré que le Conseil de sécurité ne manquera pas, comme il l’a fait auparavant, de souligner le caractère « sérieux » et « crédible » des efforts du Royaume du Maroc pour tourner la page du conflit. 


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