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« On ne vend pas les bijoux de famille en période de crise. Il y a aujourd’hui aggravation du déficit budgétaire suite à l’augmentation des prix des matières premières. Ce qui a impacté les charges de la Caisse de compensation. Tout cela signifie qu’il y a pilotage à vue et qu’il n’y a pas de vision de la gestion patrimoniale de l’Etat. La logique de la privatisation peut s’expliquer quand l’affectation concerne des projets d’investissement. Ce n’est pas le cas. Là, c’est pour boucler la fin de l’exercice budgétaire », fulmine un ancien ministre du parti de la Rose.
En fait, l’opération de cession de 7% des parts de l’Etat dans Maroc Télécom était à l’ordre du jour en 2009. Plus encore, en 2010, les banques d’affaires CFG Group et JP Morgan avaient été retenues pour mener la transaction. Les recettes qui en étaient attendues avaient même été intégrées dans les prévisions budgétaires. La cession ne se fera finalement pas : le gouvernement d’Abbas Al Fassi avait estimé qu’il avait assez de ressources financières pour assurer ses engagements, « bien que rien n’ait été dit ou expliqué de manière officielle », a affirmé à Libération le député usfpéiste Khalid El Hariry.
Un manquement grave à la continuité de l’Etat
Pour notre interlocuteur, si le contexte politique est loin d’être favorable à une telle opération, il ne faut surtout pas perdre de vue tous les engagements pris par un Exécutif en partance. « Entre la Caisse de compensation, les augmentations de salaires et les recrutements décidés, le gouvernement actuel ne cesse d’alourdir le déficit budgétaire. Tout ceci demande explication et clarification. C’est ce qu’a fait la Commission des finances en demandant une réunion d’urgence », soutient K. El Hariry.
Ce n’est pas la première fois que S. Mezouar est « convoqué » par la Commission des finances et du développement économique que préside Chaoui Belassal du groupe « Rassemblement constitutionnel unifié », un groupe parlementaire né du rapprochement du Rassemblement national des indépendants que préside… Salaheddine Mezouar avec l’Union constitutionnelle. Il y a près de deux mois, le groupe parlementaire de l’USFP avait demandé la présence du ministre des finances devant la Commission des finances pour exposer la situation financière de l’Etat. M. Mezouar ne viendra pas, après avoir réussi à faire fléchir quelques députés de la majorité d’autant que rien n’oblige un ministre à se présenter devant une commission conformément à l’ancien règlement intérieur du Parlement.
« Après une tradition instaurée par son prédécesseur, F. Oualalou, M. Mezouar venait vers les mois de juin-juillet à la commission pour présenter la situation des finances de l’Etat et faire le point sur les prévisions. Cette année, il ne l’a tout simplement pas fait », confie ce parlementaire.
La liste des griefs faits à M. Mezouar ne cesse de s’allonger. Cession en fin de mandat, situation financière du pays non clarifiée mais aussi loi de finances 2012 désespérément invisible. La note de cadrage devait être présentée, en principe, vers le mois de mai alors que les premiers arbitrages devaient commencer dès le mois de juillet. « C’est un manquement grave à la continuité de l’Etat. Quel que soit l’échéancier, une loi de finances est préparée avant la rentrée parlementaire ! » commente ce dirigeant de l’Union socialiste des forces populaires avant de rappeler que son parti avait appelé à une loi de finances rectificative au nom d’une nouvelle réalité imposée par la crise mondiale. « Tout cela démontre qu’on bricole, bricole… », conclut-il.