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« Depuis décembre 2017, les autorités algériennes expulsent les Subsahariens à raison d'une à deux fois par mois. L’opération en cours n’est sûrement que la première de ce mois de mars », nous a indiqué Fouad Hassam, chargé du dossier migration au Syndicat SNAPAP/CGATA (Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique/ Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie). Et de poursuivre : « D’après plusieurs témoignages, les arrestations ont débuté le matin. Il s’agit d’arrestations individuelles et collectives opérées dans les chantiers de construction et en d'autres endroits de Camerounais, de Guinéens, d’Ivoiriens et de Nigérians. Les migrants devaient être embarqués lundi soir vers Tamanrasset avant de rejoindre la frontière avec le Niger ».
Notre source nous a précisé, en outre, que ces opérations ne touchent pas l’ensemble du territoire national algérien et restent concentrées dans la capitale. « Les autorités ne peuvent pas s’aventurer à organiser des opérations d’arrestation d’ampleur nationale puisque de telles manœuvres exigent l’allocation de ressources importantes et de la logistique», nous a-t-elle expliqué avant d’ajouter : « Ceci d’autant plus que personne ne sait qui donne l’ordre de mener ce genre d’opérations. Est-ce que c’est le ministère de l’Intérieur ou celui des Affaires étrangères? Ou s’agit-il plutôt d’une politique gouvernementale ? C’est silence radio. Mais, ce qui est sûr, c’est qu’il y a une volonté d’en finir avec les migrants et avec un rythme de deux opérations par mois, l’Algérie se videra de ces migrants dans deux ans ».
Fouad Hassam nous a également révélé que les opérations en cours ont créé un climat de terreur et de panique parmi les migrants subsahariens. « Ces derniers, notamment ceux installés à Alger, s’enferment chez eux et sortent rarement de peur d’être arrêtés. C’est le cas aussi dans d’autres villes », nous a-t-il affirmé. Et de préciser : « La population migrante subsaharienne redoute ces opérations de refoulement parce qu’elles sont souvent marquées par la brutalité et la violence des services de l’ordre. Les migrants sont souvent arrêtés au moment même où ils sortent pour faire leurs emplettes. Les policiers les appréhendent sans leur donner l’occasion de pouvoir s'habiller correctement ou de prendre leurs deniers et leurs biens. Pis, ils n’ont pas le droit de dire au revoir à leurs femmes et enfants. C’est inconcevable que des gens sortent de chez eux et ne reviennent plus jamais. Notamment les femmes qui peuvent laisser leurs enfants à l’abandon».
Notre interlocuteur qualifie cette situation de pénible et d’inhumaine. « Je ne comprends pas comment des Algériens peuvent faire ça, eux dont les parents ont vécu les affres du colonialisme, les déportations, les privations, les arrestations et les contrôles au faciès. Nous sommes en train de reproduire les méfaits de l'oppresseur colonialiste. En fait, cette page de l'histoire a été tournée sans avoir été lue et sans avoir été comprise », nous a-t-il déclaré. Et de conclure : « Les expulsions collectives vont se poursuivre du fait que les pouvoirs publics trouvent le champ libre d’agir sans craindre de réaction. En fait, nous sommes face à un mouvement associatif disloqué, une opposition qui ne s'oppose à rien et qui n’est pas productive. Ceci d’autant plus que le pouvoir algérien réprime tous les acteurs sincères et autonomes et préfère ne travailler qu’avec sa propre société civile, ses organisations de masse et ses faux humanitaires ».