Alerte de l’ONU sur la famine en Afrique et au Yémen

Risque d'un nombre de morts massif


Mercredi 12 Avril 2017

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a alerté mardi sur le risque d'un nombre de morts "massif" provoqué par la famine dans la Corne de l'Afrique, au Nigeria et au Yémen, alors que la sécheresse frappe une partie du continent africain.
"Le risque d'un nombre de morts massif provoqué par la famine parmi les populations de la Corne de l'Afrique, du Yémen et du Nigeria s'accroît", a déclaré un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève.
L'ONU craint d'ailleurs que la situation soit pire que lors de la famine de 2011 qui avait tué plus de 260.000 personnes dans la Corne de l'Afrique.
La situation actuelle est le résultat d'une multitude de facteurs: sécheresses, manque de fonds et conflits, qui provoquent des déplacements massifs, a expliqué Adrian Edwards, déplorant que cette crise humanitaire semble devenir "inévitable" alors qu'elle "aurait pu être évitée".
La Somalie, le Soudan du Sud, le Nigeria et le Yémen, sont touchés par une grave sécheresse, et sont également en proie à des violences ou conflits armés. Les Nations unies réclament à la communauté internationale 4,4 milliards de dollars pour faire face à la famine qui menace ces pays.
L'ONU n'a reçu pour l'instant que 21% de ces fonds, soit 984 millions de dollars, a indiqué un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), Jens Laerke.
Au Soudan du Sud, quelque 100.000 personnes sont déjà confrontées à la famine, et environ un million d'autres sont désormais au bord de la famine, selon le HCR.
Le 20 février, le gouvernement sud-soudanais avait déclaré l'état de famine dans les comtés de Leer et de Mayendit dans l'ancien Etat d'Unité (Nord), les Nations unies évaluant à 100.000 le nombre de personnes directement menacées.
Les comtés visités par le NRC dans la région d'Aweil sont classés en zone à risque ou en zone d'urgence, les stades précédant la famine. La région avait été le théâtre d'une famine en 1998.
Dans le village d'Amothic, "environ 40% de la population mange les feuilles des arbres. Environ la moitié mange leur stock de graines", a déclaré le chef du village Deng Yel Piol, 48 ans.
"La consommation de semences est particulièrement alarmante. Sans graines pour les cultures, les familles n'auront rien à planter pour la prochaine saison. Ça pourrait aggraver la crise alimentaire et cela menace d'étendre la famine", a mis en garde le NRC.
De nombreuses familles fuient la région à la recherche de nourriture et beaucoup se réfugient au Soudan voisin.
Par ailleurs, le gouvernement nigérien a affirmé samedi dernier avoir acheminé plus de 360 tonnes de vivres afin de stopper l'absentéisme scolaire massif dans plusieurs régions où les parents éleveurs ont été forcés par la sécheresse de migrer avec leurs familles à la recherche de pâturages.
Début mars, l'ONU s'était alarmé du fait que "33.000 enfants d'éleveurs (avaient) déjà abandonné l'école pour suivre leurs parents à la recherche de zones de pâturage favorables", notamment dans l'ouest et le centre-sud de cet Etat sahélien parmi les plus pauvres du monde.
Selon le ministre nigérien de l'Education, Daouda Mamadou Marthé, ces abandons ont atteint en avril le nombre de "54.779 élèves dans 738 écoles", a-t-il indiqué samedi en s'exprimant devant les députés, précisant que les régions de Tahoua (ouest) et Maradi (centre-sud) étaient les plus touchées.
"Dès l'annonce de ces difficultés, le gouvernement a pris des mesures avec ses partenaires pour envoyer des vivres dans les cantines" scolaires, a déclaré le ministre.
Selon lui, le gouvernement a notamment acheminé 365 tonnes de vivres (riz, mil et haricots). Ces quantités correspondent aux besoins des élèves concernés pour une durée de "cinq mois", jusqu'aux vacances scolaires prévues en juin, a-t-il souligné.
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a également acheminé "des kits non alimentaires" dans les régions concernées, selon le ministre.
En janvier dernier, le gouvernement avait reconnu "un déficit fourrager" de plus de 12 millions de tonnes pour 2016, avouant qu'il n'y aurait pas assez de fourrage pour nourrir les 40 millions de têtes du cheptel nigérien.


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