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Viol à Oran
Pas plus tard que la nuit du lundi au mardi 30 janvier dernier, le quartier "Les Amandiers" à Oran a été la scène d’une agression avec une arme à feu et d’un viol sur une migrante subsaharienne par huit Algériens. La victime accompagnée de son mari a dû attendre de 7h00 du matin jusqu’à 15h00 pour déposer plainte auprès de la brigade de gendarmerie de "Yamorassen". Pis, aucune réaction de la police judiciaire n’a été enregistrée depuis. « Quatre jours après les faits, aucun suspect n’a été arrêté et aucune action n’a été entreprise alors qu’il s’agit d’une agression avec une arme. Un acte considéré comme grave et intolérable par les autorités algériennes qui n’admettent pas l’utilisation des armes par les civils », nous a indiqué Fouad Hassam, chargé du dossier migration au Syndicat SNAPAP/CGATA (Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique/ Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie). Et de poursuivre : « Ceci d’autant plus que cet acte de viol n’est pas le premier enregistré contre des migrantes. Ce crime est assez récurrent dans ce quartier de banlieue, au su et au vu des gendarmes qui ne régissent pas ».
Selon certains défenseurs des droits des migrants, cette affaire n’est qu’un triste remake de celle de la Camerounaise Marie-Simone qui avait été sauvagement agressée, violée et laissée pour morte par ses agresseurs, une bande de huit jeunes armés. Les faits ont eu lieu à El Hassi en 2015, quartier à forte concentration de migrants à la sortie sud-ouest d’Oran. Si ce drame, rapporté par la presse, avait secoué l’opinion publique algérienne, le traitement singulier que lui avaient consacré les services compétents a été fortement critiqué par la rue et les médias nationaux et internationaux. En fait, la brigade de gendarmerie nationale avait refusé sa plainte au motif qu’elle était en situation administrative irrégulière. Il a fallu attendre longtemps pour qu’une enquête soit diligentée et que le tribunal criminel près la Cour d’Oran condamne trois jeunes à 15 ans de réclusion criminelle pour le viol et l’agression de Marie-Simone. « Cela contredit ce qui a été avancé par l’Etat algérien lors de la discussion de son rapport en janvier dernier devant le Comité des travailleurs migrants à Genève où les officiels algériens ont déclaré que toute personne étrangère, quelle que soit sa situation administrative, a le droit de saisir la justice algérienne », nous a souligné notre source.
Affrontements et expulsions
Le mois de janvier dernier a été également marqué par un affrontement entre des Subsahariens et des travailleurs algériens à Blida qui n’ont pas hésité à recourir à l’usage d’armes blanches et de jets de bouteilles provoquant 60 blessés dans les deux camps. Des affrontements qui rappellent ceux survenus en juillet dernier dans la même ville entre les habitants de Blida et certains migrants subsahariens et qui ont causé également un bon nombre de blessés. Mais, il n’y a pas que la violence qui rythme le quotidien des migrants en Algérie. Ces derniers font aussi l’objet d’arrestations et d’expulsions vers les frontières.
Selon le site de la chaîne Radio RFI, des centaines de personnes originaires de différents pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique Centrale avaient été arrêtées dans la capitale ainsi qu'à Blida avant d’être acheminées par des camions de l'armée algérienne vers la frontière avec le Niger. Pire, elles ont été contraintes de marcher jusqu'à Assamaka à environ 200 kilomètres de la frontière algérienne à partir du département d'Arlit.
Rapatriement dit « humain »
Des arrestations qui s’inscrivent dans le cadre des opérations menées au cours des mois de septembre et octobre de l’année dernière, où plus d'un millier de personnes avaient été expulsées de la même manière. Selon certains défenseurs des droits de l’Homme algériens, ces opérations d'expulsions, qualifiées de « rapatriements humanitaires » par le régime algérien, s’opèrent en toute clandestinité et à l’encontre de la loi nationale 08-11 du 25 juin 2008 relative aux conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie.
Pour eux, il s’agit de la troisième « chasse aux migrants" que mènent étroitement les services de police et de la gendarmerie nationale, depuis septembre 2017 à Alger. « Ces expulsions collectives confondent souvent travailleurs subsahariens et mendiants en provenance du Niger accompagnés de leurs enfants. L’Etat prétend souvent rapatrier ces derniers vers leurs pays d’origine mais en réalité, il saisit l’occasion pour expulser tous les migrants arrêtés, abstraction faite de leur situation administrative. Les travailleurs migrants sont souvent rentrés chez eux par la contrainte en laissant derrière eux biens, argent et parfois famille », nous a expliqué Fouad Hassam. Et de conclure : « Pourtant, il faut préciser que les événements survenus dernièrement et ciblant les migrants ne sont pas liés. Il s’agit d’incidents circonscrits dans des contextes particuliers. Le viol commis à Oran ne veut absolument pas dire qu’il y a un acharnement des Algériens contre les migrants. Il s’agit plutôt d’un drame isolé survenu dans un quartier difficile où il y a un bon nombre de malfrats qui profitent de la non-assistance de l’Etat aux migrants pour les agresser en toute impunité ».