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Les conditions d'hygiène à l'hôpital Hassan II contrastent avec la mission pour laquelle il a été créé en 1963 et par conséquent, constituent un danger potentiel pour la vie des patients, du personnel soignant, l'environnement et un affront à la dignité humaine. Le centre croule sous les contraintes humaines, matérielles, financières et organisationnelles. Avec une capacité litière fonctionnelle de 500 lits, un effectif total de plus de 500 personnes, l'Hôpital Hassan II, bâti sur une surface de 19.25 ha selon une structure pavillonnaire, desservant quelque 700 mille individus, produit une quantité importante de DSMP qui nécessite une vision d'hygiène rigoureuse, des moyens humains, matériels et financiers suffisants et un personnel qualifié.
Mais, c'est loin d'être le cas. L'état des lieux de la gestion des DSMP constitue un hiatus avec les textes de lois (Loi n° 28.00, article 38-39-40) et le règlement intérieur des hôpitaux (article 32). Insuffisance des poubelles, de formation et de sensibilisation d'un personnel soignant dépassé par les continuelles restrictions budgétaires de ses services face à une surexploitation des ressources humaines et matérielles de la bâtisse, locaux de stockage inappropriés, insuffisance des agents de collecte (2 agents seulement)…Tel est le constat inquiétant relatif à la gestion des DSMP de l'hôpital. Des professionnels de santé ont, à plusieurs occasions, tiré la sonnette d'alarme contre la dégradation des mesures préventives en rapport avec le traitement des DSMP qui sont à l'origine de risques de contamination. Alors qu'ils doivent passer par le prétraitement in situ et finir dans le broyeur stérilisateur pour diminuer les risques d'infections, des outils de soins sont réutilisés. Le sang, les urines, le liquide céphalo-rachidien…sont évacués sans traitement dans les égouts.
Les DSMP restent souvent jusqu'à 15 jours à l’intérieur de l'unité, favorisant ainsi, selon des médecins, le développement des microbes. La non-séparation des déchets ménagers de ceux médicaux et pharmaceutiques multiplient les accidents de contamination et entraînent un surcoût du traitement de ces déchets.
Les tournées de contrôle, effectuées par des équipes d'hygiène se sont d'ailleurs arrêtées sur ces dysfonctionnements, des rapports accablants font état de mauvaise gestion du processus et concernant les locaux de stockage, les actions de tri et conditionnement des déchets au niveau des unités de soins, les ruptures de stock d’instruments médicaux essentiels, l'évacuation… L'hôpital s'est bien doté d'un broyeur désinfectant et a soumis la gestion des DSP à la sous-traitance mais là encore, le manque de suivi et l'absence de contrôle des prestations co-signées dans le cahier des charges des sociétés déléguées et leur évaluation entretiennent le doute quant au professionnalisme des services offerts. Le précieux appareil de broyage-désinfection, incontournable dans la destruction des DSMP est souvent hors d'usage.
Les hôpitaux publics au Maroc produisent l'équivalent de 20.400 tonnes de DSMP/an (14.300 à 16.300 tonnes/an de déchets ménagers et assimilables et 4100 à 6100 tonnes/an de déchets médicaux). Selon une étude, 60% des piqûres surviennent lors des opérations de destruction de matériel.
Les injections par seringues contaminées sont responsables de 21 mille cas d'hépatite B, 2 mille cas d'hépatite C et 260 mille cas de VIH Sida.