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Des affrontements ont lieu jeudi à Khartoum entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) aux abords du plus important complexe militaire du Soudan, ont rapporté des témoins à l'AFP, au lendemain de l'annonce par les paramilitaires de la prise de contrôle du site.
"On entend des tirs et des affrontements" dans le sud de Khartoum autour du complexe de Yarmouk, la plus grande installation militaro-industrielle au Soudan, rapportent des témoins à l'AFP.
Mercredi, les redoutés paramilitaires des FSR ont annoncé dans un communiqué l'obtention d'"une nouvelle victoire avec la prise du complexe de Yarmouk et de ses dépôts de munitions", précisant que les soldats de l'armée régulière avaient pris la fuite, abandonnant derrière eux "des quantités de matériel et de véhicules militaires".
Les FSR ont également publié sur Twitter une vidéo, tournée, selon elles, "dans l'enceinte" du site, sur laquelle on peut voir les paramilitaires célébrer la prise d'un entrepôt où des mitrailleuses, des mortiers et d'énormes quantités de munitions sont entassés.
Et dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins ont fait état d'un énorme bruit et du déclenchement d'un incendie après l'explosion d'un des réservoirs de l'installation pétrolière d'Al-Shajara, près du site de Yarmouk.
Si la cause de l'incendie n'a pas été déterminée, des témoins ont confirmé que les environs de l'installation étaient le théâtre de combats depuis plus de 48 heures, notant que des nuages de fumée s'en dégageaient encore jeudi, visibles même à 10 km du site.
Depuis son déclenchement le 15 avril, la guerre pour le pouvoir entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des FSR du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", a fait plus de 1.800 morts.
Près de deux millions de personnes ont quitté leur foyer, d'après les derniers chiffres de l'ONU, dont plus de 476.000 qui ont trouvé refuge dans les pays voisins.
Le 31 mai, l'armée s'est retirée des négociations qui visaient à créer des couloirs sécurisés pour laisser passer les civils et l'aide humanitaire.
Le 1er juin, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, médiateurs entre les deux camps, ont annoncé la suspension de ces négociations avant que Washington ne décrète des sanctions contre des entreprises associées à l'armée et aux paramilitaires.