Deux mois jour pour jour après la polémique déclenchée par le geste de +Titi+ et la qualification sans gloire des Bleus pour la Coupe du monde, le 18 novembre au Stade de France (1-0, 1-1 a.p.), l'instance suprême du football a donc opté pour un classement de l'affaire. La commission de discipline de la Fifa, un organe indépendant de 21 membres, a surtout été confrontée à l'impossibilité, en l'état actuel des règlements, de sanctionner un fait de jeu de cette nature (un contrôle de la main avant une passe décisive adressée à William Gallas à la 103e minute de France-Eire).
Le meilleur buteur de l'histoire des Bleus (51 buts en 117 sélections) n'avait d'ailleurs pas été convoqué à Zurich, au siège de la Fifa.
"La commission de discipline est parvenue à la conclusion qu'elle n'avait pas de base juridique pour revenir sur ce cas puisque la faute de main ne peut pas être considérée comme un fait grave tel que l'exige l'article 77a du Code disciplinaire, a indiqué le communiqué de la Fifa, précisant qu'"aucun autre texte juridique ne permet à la commission de sanctionner un fait ayant échappé aux officiels de matches".
Confronté à un cas inédit, la Fifa a donc joué la prudence puisqu'une punition exemplaire aurait forcément fait jurisprudence, compliquant sa tâche à l'avenir. La Fédération internationale avait déjà refusé, deux jours après les faits, de faire rejouer le match malgré les demandes répétées des autorités irlandaises, notamment du Premier ministre Brian Cowen.
Cette décision est une manière pour la Fifa de clore un dossier encombrant et de faire taire une polémique incessante depuis ce +mauvais geste+ de Thierry Henry, devenu la cible préférée de la presse mondiale ("Hand of frog", la "main de la grenouille" avait notamment titré la presse irlandaise en référence à la "Main de Dieu" de l'Argentin Diego Maradona contre l'Angleterre au Mondial-86). "J'espère que c'est la fin de l'histoire, je l'espère de tout mon coeur, a ainsi déclaré à l'AFP le président de la Fédération française de football (FFF) Jean-Pierre Escalettes. Que Thierry Henry ne soit pas sanctionné, ce n'est pas étonnant, c'est même logique: rien dans le règlement Fifa ne permettait de le sanctionner, et la Fifa n'a fait qu'appliquer ses règlements." Le climat s'est d'ailleurs nettement apaisé autour de Thierry Henry, conspué sur les terrains dans les jours qui ont suivi ce fameux France-Eire, mais qui fait désormais l'objet de beaucoup plus d'indulgence de la part des supporters adverses. Il reste désormais à la Fifa de calmer définitivement la colère des Irlandais. Le président Joseph Blatter avait évoqué "une compensation morale". "Ce pourrait être un trophée spécial, un prix, il faut voir", avait-il affirmé le 3 décembre. Mais en ce qui concerne ce dernier geste, la Fédération internationale n'a pas encore repris la main.
Le Mondial le plus sécurisé
Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fédération internationale de football (Fifa), a assuré lundi dans un entretien à la radio française France Bleu que la Coupe du monde en Afrique du Sud (11 juin-11 juillet) serait "l'événement le plus sécurisé que l'on puisse imaginer". "On a travaillé au plus haut niveau avec les autorités sud-africaines, les services de sécurité des équipes qualifiées, Interpol, le FBI. On a un filet qui est très serré (...) L'Afrique du Sud ne sera peut-être pas un pays plus sûr après la Coupe du monde mais la Coupe du monde sera l'évènement le plus sécurisé que l'on puisse imaginer", a déclaré M. Valcke. "On a fait former près de 50.000 policiers supplémentaires, a-t-il ajouté.