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Deux mois auparavant, Mahmoud Guinea avait fait un adieu émouvant à son grand public à l’occasion du concert de clôture de la 18ème édition du Festival Gnaoua et musiques du monde. Affecté par la maladie, Mahmoud Guinea était pourtant monté sur la scène de la Place Hassan II pour aller à la rencontre des milliers de fans attristés par son état de santé. A la fin d’un concert combien rythmé, coloré et émouvant, il a remis son Hajhouj à son fils Houssam dans un geste significatif, symbolisant la continuité de son art.
Né en 1951 à Essaouira, Mahmoud Guinea est incontestablement une des figures emblématiques de la musique gnaouie. Son histoire est intimement liée à celle des esclaves puisque son grand-père paternel, d’origine malienne, fut vendu au Sahara. Son père, le grand Maâlem Boubker Guinea, a transmis cet héritage musical et artistique à Mahmoud Guinea qui jouait du guembri dès l’âge de 12 ans et participait à des «lila» à 20 ans.
Son jeu était original et le son de son Hajhouj était unique, voire inimitable. Contrairement à certains pseudo Maalems, il interprétait son titre fétiche «Moulay Ahmed» avec un talent indéniable.
Au-delà de sa parfaite maîtrise de la pure «tagnaouite», Mahmoud Guinea s’est imposé aussi comme un maître en fusions musicales en s’associant à des musiciens de légende tels que Carlos Santana, Adam Rudolph, Will Calhoun, Issaka Sow, ou Aly Keita, pour ne citer que ces monstres sacrés. Il a également pris part à de nombreux festivals en Espagne, en France, en Italie, au Japon, au Canada, en Autriche, au Norvège, en Belgique ou encore aux Pays-Bas. Lors de la 13ème édition du Festival Gnaoua, Maâlem Mahmoud Guinea a offert au public une fusion exceptionnelle avec le chanteur mauritanien Daby Touré, qui restera sans doute dans les annales du Festival.