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Militant au long cours, homme de lettres d’une finesse et d’une profondeur peu communes et journaliste réputé et respecté par l’ensemble de notre corporation, l’ancien rédacteur en chef d’Al Alam, rappelé à Dieu à l’âge de 74 ans, avait forgé le fameux style qui avait différencié le pionnier de la presse partisane quotidienne, des autres titres de la place.
Sa chronique «Bikatti Lyad» (Ecrit à la main) avait fait l’unanimité de ses nombreux lecteurs. Notamment des jeunes en quête d'espaces de liberté en des temps où il n’existait pas beaucoup d’exutoires pour décrire une réalité où la répression et la misère n’étaient pas absentes. Son ouverture d’esprit et sa lutte contre toutes les formes de sectarisme ont également permis au regretté de faire du supplément culturel d’«Al Alam» le rendez-vous hebdomadaire incontournable du ban et de l’arrière-ban. En fort peu de temps, Si Abdeljabbar est ainsi devenu l’un des pionniers les plus réputés et les plus prolixes de la presse littéraire.
«Il était pour tous les auteurs de toutes sensibilités, gauche, droite ou autres ; sa porte était grande ouverte et j'ignore si cela trouvait toujours gré aux yeux des caciques du parti», dira de lui Larbi Messari, une autre grosse pointure de la presse istiqlalienne, au cours d’une récente cérémonie d’hommage.
Homme d’une inégalable générosité de cœur, Abdeljabbar Shimi fut à la fois la conscience et le porte-voix d’une génération sacrifiée et le héraut d’une certaine forme de presse où militantisme et respect de la déontologie ne pouvaient qu’aller de pair. Il fut aussi le tenant d’un style d’écriture journalistique et littéraire basé sur une langue arabe qui bannissait le verbiage au bénéfice d'une concision admirable, superbe par son intelligente sobriété et ambivalente parce qu’alliant l’ironie et la dérision à un romantisme que semble conforter une foi inébranlable en l’avenir de notre pays.