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Selon les organisateurs, le renforcement des capacités cognitives des jeunes et l’impulsion d’une dynamique d’échange et de débat entre les jeunes sont les objectifs principaux de cette rencontre s’allongeant sur une durée de deux journées. Pour Khalid Chahid, membre du Conseil de l’Action Jeunesse, cette Université a réalisé ses objectifs en permettant un encadrement académique et politique aux jeunes présents.
La première journée de cette Université a connu l’intervention de Leila Rhiwi, membre du bureau exécutif du Forum des Alternatives Maroc. Elle a annoncé les objectifs majeurs de son association qui s’inscrit dans le cadre des associations altermondialistes militant pour « un Maroc Meilleur » et luttant contre les violations des droits humains.
Par ailleurs, elle a rappelé que cette université est la deuxième qu’organise le groupe jeune de son association après celle de l’hiver tenue à Ouarzazate l’année dernière. Après cette première intervention, les jeunes ont eu rendez-vous avec Abdelkader Azraih, syndicaliste et altermondialiste, qui a animé le premier séminaire portant sur la Démocratie participative et mouvements sociaux. Ce dernier a souligné que les luttes sociales menées par les jeunes et citoyens d’aujourd’hui devraient être encadrées par des valeurs humaines promouvant la dignité et la liberté humaine. De surcroît, il a souligné le fait que le Forum des Alternatives Maroc, en organisant ses Universités saisonnières, participe à la formation des futurs jeunes leaders qui seront en mesure d’encadrer les mouvements protestataires et participer à la proposition des alternatives pour les impasses socio-économiques qui se présenteront.
Lors du deuxième séminaire intitulé « Jeunes et politiques publiques », Abderrazak El Hannouchi a présenté le rapport du médiateur pour la Démocratie et les Droits Humains qui revient en détail sur une étude réalisée par cette association et pilotée par l’universitaire et homme politique Hassan Tarek. Cette étude a affirmé qu’il y a une approche gouvernementale sectorielle en matière des politiques publiques destinées aux jeunes. D’autant plus, le rapport du médiateur présenté aux jeunes a souligné qu’il y a une inexistence d’une vision stratégique intégrée en faveur des jeunes bien que le ministère de tutelle avait signalé le lancement de la Stratégie Nationale des jeunes.
Quant au troisième séminaire portant sur la Régionalisation, les deux universitaires Ahmed El Bouz et Ahmed Moufid ont relevé les défis du projet de la régionalisation et les perspectives de la mise en œuvre de cette approche territoriale et administrative. Ainsi, Ahmed Moufid, après avoir souligné l’échec de la Région instaurée depuis 1996 au Maroc, il a indiqué que la décision de mettre en place le système régional affirme la volonté d’installer l’expérience de la démocratie locale. Il a observé que le passage au développement passe, indubitablement, par la démocratie et la régionalisation.
Pour Ahmed El Bouz, huit procédures doivent être prises en compte pour l’installation d’une régionalisation efficace. Entre autres on cite : la régionalisation devrait être accompagnée d’une réforme profonde de l’Etat et une redéfinition de ses structures et des relations entre les différentes institutions constitutionnelles. En outre, la répartition des régions devraient dépasser les approches sécuritaire et électorale. Pour lui, il doit y avoir aussi une volonté d’octroyer au Conseil régional davantage de prérogatives pour la gestion des territoires et des citoyens, et enfin l’ouverture d’un débat national et public réels autour de la régionalisation.
Le dernier séminaire a été encadré par Lahbib Kamal, secrétaire général du FMAS, et a porté sur les Droits économiques, sociaux et culturels (DESC). Il a signalé qu’au Maroc, la problématique des DESC est liée à l’organisation sociale et économique basée sur la rente, l’assistanat, le libéralisme économique, l’absence du contrôle parlementaire. En évoquant l’exemple du Brésil et d’autres pays de l’Amérique Latine, Lahbib Kamal a indiqué aux jeunes que la Gauche peut mobiliser les citoyens en se basant sur des revendications sociales et économiques. Il a ajouté que l’exemple de Sidi Ifni illustre cette observation puisque les protestations des citoyens ont été encadrées par la Gauche « et c’est bien cette Gauche qui a pu accéder au Conseil communal de cette ville grâce au travail de terrain remarquable qu’elle a effectué » conclut-il.
Enfin son intervention, Kamal Lahbib a annoncé que le Réseau des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux sera lancé dans les quelques mois à venir. Ce Réseau qui réuni des ONG tels que l’OMDH, l’Espace Associatif, le FMAS et le Mouvement Nouvel Horizon, aura pour fin la protection et la sensibilisation autour des DESC au Maroc.