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Que s’est-il réellement passé pour que le rapport présenté en Conseil de gouvernement par le ministre islamiste Choubani provoque quelques heures plus tard un véritable tollé au sein même de la majorité gouvernementale? Une chose est aujourd’hui sûre : la diapositive faisant le décompte des ministres qui se sont fait porter pâles aux séances de questions orales n’a pas été exposée devant les ministres lors du Conseil de gouvernement de jeudi dernier. «Devant nous, le ministre des Relations avec le Parlement s’est prêté à un exercice tout à fait ordinaire en faisant le bilan des questions orales et écrites posées aux membres du gouvernement et les réponses de ces derniers. Ces prédécesseurs avaient coutume de le faire. Certains supports de presse ont eu accès à la diapo qui n’a pas été présentée en Conseil de gouvernement. Et c’est bien cette diapo et ce qu’elle contient qui posent problème parce que M. Choubani et ses services ont eu une étrange manière de comptabiliser les absences surtout que ces dernières sont dûment justifiées», soutient un ministre du gouvernement Benkirane.
Qui a fuité un document confidentiel?
Certains journaux –dont des sites d’information en ligne- ont publié la partie très détaillée consacrée aux ministres et leurs absences au Parlement, poussant les principaux concernés à réagir à coups de communiqués et autres précisions comme l’ont fait le ministre de l’Agriculture A. Akhennouch et celui du Tourisme, Lahcen Haddad. Akhennouch présenté ex aequo avec Mohamed Laenser, le ministre de l’Intérieur, sur le bas du tableau avec 20 absences chacun, a fortement réagi. L’ancien RNIste s’est dit, via un communiqué, « étonné de voir un document interne produit par le ministre chargé des Relations avec le Parlement et exclusivement dédié aux membres du Conseil de gouvernement exposé à la presse et donnant lieu à des interprétations à caractère tendancieux et surtout erroné ». Réaction encore plus virulente de Mohamed Ouzzine, le ministre haraki de la Jeunesse et des Sports qui, dans une déclaration à un journal de la place, décrit le rapport Choubani comme «un acte immoral», d’autant, explique-t-il, que les absences sont dûment justifiées et liées à «des activités Royales, gouvernementales ou des déplacements à l’étranger».Au-delà d’une polémique qui donne à voir encore une fois l’absence de cohésion d’une majorité en quête d’une homogénéité toujours improbable, la question est de savoir qui a fuité le tableau des (supposées) absences de ministres des séances de questions orales. « M. Choubani a beau jeu de s’en prendre aujourd’hui à la presse alors que c’est son propre département qui est l’auteur de ce document », s’indigne un député de la majorité. Dans un communiqué aux forts accents d’opération de sauvetage d’une majorité en feu, le ministre islamiste chargé des Relations avec le Parlement a en effet qualifié de mensonge ce qui a été publié par la presse qu’il égratigne au passage en la qualifiant de « non professionnelle». «En fait, ce document existe. Il a été concocté par les services de M. Choubani. Aujourd’hui la presse est mise en accusation, histoire d’éviter de répondre à la question de savoir comment un document confidentiel s’est retrouvé dans certaines rédactions. C’est aussi une manière d’occulter la qualité très approximative du rapport Choubani», estime un membre du gouvernement Benkirane.
A la réunion informelle de la majorité gouvernementale de lundi soir, la tension semble être descendue d’un cran et la polémique presque tue. Autre objet de divergences dépassé à l’occasion de ce séminaire gouvernemental, la procédure de nomination aux hautes fonctions, des nominations du ressort du chef du gouvernement conformément à l’article 89 de la Constitution. A ce dîner, la poire a été coupée en deux. Les règles de transparence et d’égalité des chances des candidats seront sauvegardées grâce au maintien d’une commission chargée d’examiner les candidatures mais dans le même temps le rôle politique du ministre concerné sera pris en compte dans les propositions de nomination.