Positionné dans l'entre-jeu aux côtés de Toulalan dans un rôle de milieu défensif, Diaby a parfaitement rempli la mission que lui avait assignée Raymond Domenech en réhabilitant le schéma en 4-2-3-1 et a sans doute pris date pour l'avenir.
"Dans ce système, il fallait avant tout bien défendre, a-t-il expliqué samedi. On a joué à deux +6+ (milieux défensifs, ndlr). Les Uruguayens avaient des attaquants qui décrochent bien, qui gardent bien le ballon et il fallait qu'on sécurise et qu'on se projette vers l'avant." Cette faculté à faire le lien entre la défense et l'attaque est la raison principale de la promotion de l'ancien Auxerrois et du risque pris par le sélectionneur qui n'a pas hésité à confier un poste stratégique à un joueur de 24 ans sans la moindre expérience d'une grande compétition internationale.
Mais pour sa 6e sélection et sa 2e titularisation en équipe de France, Diaby n'a pas failli même s'il estime qu'il "aurait pu être meilleur", notamment sur les phases offensives.
Le Gunner, surtout impressionnant en première période, a également reconnu avoir pioché après la pause et son apport aurait pu être bien plus conséquent sans la faillite des attaquants français. Mais une chose est certaine: tout le monde a cru voir sur la pelouse du Green Point du Cap le clone du grand Patrick Vieira. Un joueur qui n'a jamais vraiment été remplacé chez les Bleus.
"On me l'a très souvent dit, c'est très flatteur pour moi, a-t-il déclaré. Il a été un très grand joueur, il a démontré de grandes choses, je suis très honoré (de la comparaison, ndlr)." A le voir évoluer avec tant d'aisance, on comprend ainsi pourquoi le sélectionneur n'a pas daigné accorder une dernière chance à Vieira, l'un des grands absents de la liste des 23 pour le Mondial. Domenech savait qu'il tenait en Diaby un joueur capable un jour de reproduire les fabuleuses performances du +Long+ lors de la Coupe du monde 2006.
Un profil qui n'avait pas non plus échappé à certains cadres de l'équipe qui auraient milité pour sa titularisation.
En attendant de pouvoir rivaliser avec l'ex-idole de Highbury, Diaby, qui avait effectué ses débuts en équipe de France le 24 mars 2007 contre la Lituanie (1-0) en éliminatoires de l'Euro-2008 avant une longue éclipse, tente de rattraper le temps perdu, lui qui a souvent été freiné par des soucis physiques.
Pour mettre toutes les chances de son côté et pouvoir prétendre à une place dans les 23, il a d'ailleurs fourni de gros efforts. "J'ai fait beaucoup de travail physique, du renforcement musculaire pour pouvoir être bien sur le terrain, a-t-il affirmé. J'étais souvent gêné et il fallait faire quelque chose. J'ai eu pas mal de moments difficiles, mais j'ai persévéré et ça m'a permis d'être plus costaud." Le principal souci est qu'il est très délicat de deviner quelles sont les intentions réelles de Raymond Domenech et si la présence de Diaby est un énième coup de bluff du sélectionneur ou s'il s'agit d'une tendance de fond.
Mais le joueur d'Arsenal aura au moins prouvé qu'il pouvait rendre de précieux services.