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Dans ses travaux récents, l’artiste exprime son envol sans bavure en s’exclamant: «Peindre, c’est jouir de l’extraordinaire solitude face au bonheur de créer!».
C’est ainsi que, purifiant ses formes jusqu’à leur simple expression, intensifiant ses couleurs, articulant ses contrastes, Ouardane, à l’occasion de sa nouvelle exposition, nous livre la suite de ses repères iconographiques.
Ainsi, l’artiste, doté d’une touche sensible et sûre, aguerrie par plus d’un quart de siècle de pratique, se laisse allégrement se mouvoir dans de nouvelles aires de liberté et d’autonomie.
Il nous invite à un voyage passionnant dans la mémoire tellurique du Maroc pour mener à bien une méditation sur les recherches matiéristes par rapport à des espaces infinis et conçus avec beaucoup de maturité.
Il est à noter que Ouardane, président de l’Association Arkane pour la promotion de l’art et la sauvegarde du patrimoine, est un artiste peintre au talent certain animé d’une grande passion de représenter son regard esthétique et sa propre vision contemporaine de son espace habité.
Dans son exposition actuelle à la Galerie Le chevalet ( 41, Rue Point du Jour, Bourgogne, Casablanca ), il nous propose des oeuvres connotatives d’une magnifique texture visuelle et d’une forte impression. Les unités pictographiques sont perçues selon une démarche picturale bien recherchée et personnalisée, ce qui pourrait être qualifié de néo-plasticisme.
Ses espaces colorés se veulent un hommage sublime à la terre face à toutes les formes d’effacement et d’oubli. Ils sont passés de l’étape de message visible à celle d’une expression invisible via une technique mélangée : « C’est une véritable transition qui marque le passage d’une expérience picturale aguerrie vers une aventure nouvelle. Pour moi, peindre, c’est m’évader du monde des règles et des normes, vers un espace de liberté et de spontanéité», affirme Ouardane.
Matières, collages, formes, signes …Autant de repères visuels qui incarnent des valeurs émotionnelles, et que l’artiste étale entre transparence et opacité. Il s’agit des textures plastiques plurielles qui suggèrent une série de compositions inspirées de notre terroir.
Chaque création est un univers labyrinthique où s’entremêlent signes, symboles et rythmes ; un univers original qui décompose l’ordre objectif pour recomposer un monde subjectif conforme à ses états d’âme et à ses introspections.
Les matières qu’il utilise sont une alchimie des traces, mêlant peinture à l’huile, au safran, passant par les pigments naturels, alliant poudre, sable, écorce de noyer...tout ingrédient pouvant exprimer au mieux ses attentes.
Ouardane a toujours aimé capter les traces indélébiles de la mémoire vouées à l’effacement, en revisitant les espaces suspendus entre l’oubli et la réminiscence, propices à la réflexion et à la méditation.
Voyageur infatigable dans la cartographie des signes et des symboles, il parcourt notre monde imaginaire en quête d’identité et d’authenticité et le transforme au gré de son imagination. De son intervention naissent des images métaphoriques et polysémiques et dont l’artiste garde les traces avec une grande sensibilité créatrice.
Cependant, les interventions de Ouardane ne se résument pas à la réalisation des tableaux dénotatifs. Les préoccupations de l’artiste vont au-delà d’un simple jeu pictural. Il met en relief le paysage intérieur, la lumière et la matière comme sources d’inspiration. Il propose sa conception de l’art contemporain, à mi-chemin entre l’abstraction, l’expressionnisme gestuel et la nouvelle figuration. L’art donne accès à une autre vision du monde, à une autre dimension. La création d’une œuvre est aussi pour Ouardane une expérience d’ordre spirituel à travers laquelle il projette sa vision du monde dans l’espace et cristallise son rêve de l’homme et de l’artiste, et il nous incite à découvrir «un autre temps et un autre espace ».