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Dans ce recueil de 184 pages composé de dix textes, le poète évoque sur le ton de la nostalgie différents thèmes notamment la mer, l’exode, la passion et surtout l’urbanisme sauvage. Et pour cause, il a été pendant plus de trente ans le responsable des affaires juridiques dans la division de l’urbanisme à la Commune urbaine de Mohammedia (CUM) avant d’en assumer la direction.
Conscient du rôle du poète en tant que miroir de son époque, Laklaâ exprime ainsi sa position face à une urbanisation débridée qui efface parfois certains lieux chargés d’histoire comme ce fut le cas du Souk Fedala à Derb Marrakech, sans doute l’un des quartiers les plus anciens de la ville haute (El Alia).
Un lieu qui représentait une attraction incontournable, fort prisée par les habitants de Mohammedia et même des villes voisines, une sorte de place ‘’Jemaâ El Fna’’ où se réunissaient tous les dimanches des conteurs de renom comme Lmsieh et Khounifa, des chansonniers populaires et des virtuoses de Louatar, cet instrument de musique typiquement marocain, comme Bouchaïb Doukali et Ould Kerad. Un haut lieu de la culture qui s’est vu dans les années 80 englouti par le béton qui a sonné sa disparition ou plutôt sa délocalisation dans la commune rurale de Beni Yakhlef communément appelée “Louizia”. D’où le cri d’alarme lancé par le poète qui, évoquant les désastres de cette urbanisation galopante, dit dans l’un de ses poèmes “Soltane Lsswak” que “la ville est la fille de la campagne qui finit toujours par tuer sa mère”.
Sur ce recueil, le critique littéraire Abdejalil Laâmiri souligne que son auteur a réussi à pénétrer dans l’univers de la poésie à travers l’urbanisme, introduisant de la sorte de nouveaux concepts et une approche inédite des lieux et de l’urbanité dans le Zajal.
Abderrahim Laklaâ compte très bientôt récidiver en publiant un deuxième recueil sans doute inspiré comme son premier opuscule de sa ville natale Mohammedia où il a vu le jour en 1958. Et pour ne pas être trop pris par les responsabilités qui ont longtemps mis en parenthèse sa vocation poétique, il vient de demander à être déchargé de ses fonctions en tant que responsable de la division de l’urbanisme à la CUM. Le cercle des poètes populaires marocains compte désormais un nouveau membre qui voue une passion débordante pour le patrimoine et les traditions d’antan. Une voix authentique.