![Abdellatif Laâbi au SIEL : “Les écrivains maghrébins n’ont pas à se culpaliser” Abdellatif Laâbi au SIEL : “Les écrivains maghrébins n’ont pas à se culpaliser”](https://www.libe.ma/photo/art/default/1889796-2588278.jpg?v=1289555630)
![Abdellatif Laâbi au SIEL : “Les écrivains maghrébins n’ont pas à se culpaliser” Abdellatif Laâbi au SIEL : “Les écrivains maghrébins n’ont pas à se culpaliser”](https://www.libe.ma/photo/art/default/1889796-2588278.jpg?v=1289555630)
«On devait être très modestes s’agissant des littératures. Nous sommes des peuples venus très jeunes, comparativement aux pays arabes tels que la Syrie, le Liban, l’Irak où il y a une relative continuité de la littérature depuis de lustres », a d’emblée lancé l’écrivain et Prix Goncourt de la poésie, Abdellatif Laâbi.
Qui a toutefois apprécié la rapidité avec laquelle cette génération a construit une « littérature assez moderne ». A propos de la place de cette littérature pionnière en Tunisie, l’écrivain Colette Fellous a pour sa part déclaré qu’« elle a été un phare » et avait encore ses lecteurs. Evoquant le rôle de l’écrivain, l’écrivaine estime que « nous sommes comme des spéléologues qui vont chercher leurs racines ».
Quand bien même les générations se succèdent, « on est encore dans les temps pionniers. Le temps où la vérité est encore stigmatisée. Le plus important ce n’est pas d’être considéré comme un écrivain algérien, marocain ou tunisien. Mais un écrivain tout court, et accessoirement algérien, marocain ou tunisien », a estimé Anouar Benmalek qui se revendique d’«être un écrivain futile et grave».
Revenant sur les écritures pionnières, Laâbi a déclaré que « cette littérature a fait un parcours remarquable, une sortie de météorite qui a réussi en peu de temps à s’inscrire dans la littérature mondiale.
Ce qui me frappe, c’est sa vitalité, comment le témoin a été passé avec succès », a-t-il apprécié, invitant les siens à « s’arrêter de nous culpabiliser sur la langue d’expression, la liberté de l’écriture parce que notre littérature est devenue une littérature majeure. Il est temps que les écrivains se sentent mieux dans leur peau, car nous sommes des écrivains comme les autres».
Le poète regrette que parmi les « textes mis en référence, il n’y ait d’écrivain marocain ».
Les intervenants ont aussi axé leurs discussions sur la deuxième génération et les nouveaux enjeux.
Organisée en partenariat avec le MCCMRE (ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger), cette rencontre a eu pour modérateur Nourredine Bousfiha.