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«Nous avons été les seuls à avoir publié la liste des propriétaires d’agréments, dans nos deux supports (Cf Libération et Al Ittihad Al Ichtiraki), mais nous sommes également les premiers à avoir critiqué une initiative incomplète, insuffisante et parfois même injuste envers certaines personnes, d’où notre appel à ce que cela se fasse dans le cadre d’une vision globale», dit-il, avant de préciser que la diffusion de l’information, aussi importante soit-elle, appelle une autre démarche judicieuse, à savoir la globalité et l’intégralité de l’information. Le gouvernement actuel n’a pas besoin d’aller chercher ailleurs, il existe un rapport détaillé et accusateur établi par la Cour des comptes et qui doit être suivi en vue de traduire les fraudeurs en justice. «Le rapport de la Cour des comptes dit clairement qu’il y a dépravation au niveau de plusieurs institutions, et du coup ses juges doivent assumer la responsabilité et appeler à l’arrestation des fraudeurs… », soutient-il sans ambages. Le second dysfonctionnement majeur pointé du doigt par Khairat n’est autre que celui des chiffres, notamment celui qui a trait au taux de croissance. «Au début, le PJD avait prévu un taux de croissance de l’ordre de 7%, dans le programme gouvernemental on nous informera que ce chiffre a été revu à la baisse, atteignant 5,5%, puis, quelques semaines après, l’on a révisé ce chiffre pour le mettre à hauteur de 4,4%, et les spécialistes et observateurs économiques tablent eux sur 2,2%... Cela dénote d’une confusion, d’un manque de visibilité», explique-t-il.
Le débat qui l’a mis aux prises avec le ministre PJD Mohamed Choubani a été également une occasion pour s’arrêter sur quelques dysfonctionnements ayant accompagné la constitution du gouvernement, mais aussi la mise en œuvre des termes de la Constitution. A l’ère de cette nouvelle phase politique, confirme-t-il, il était inconcevable d’accorder le poste de ministre à un membre dirigeant d’un parti ayant refusé d’intégrer le gouvernement. C’est du nomadisme pur et simple, auquel on devait normalement mettre un terme. «C’est l’une des manifestations anti-démocratiques dans la mise en œuvre de la Constitution», précise-t-il. Cela s’aggrave avec une composition hétérogène et dont les déclarations et actions sont grandement en porte-à-faux avec l’esprit de cohésion qui est censé animer généralement l’action gouvernementale.
Aux insinuations du ministre Mohamed Lahbib Choubani que l’USFP était déjà aux commandes de la chose publique, et qu’il devait traduire dans les faits plusieurs de ces recommandations, Khairat a répondu que la situation n’est aucunement la même. «La différence avec les gouvernements précédents, c’est que l’actuel a un chef de gouvernement avec des prérogatives et des attributions stipulées pour la première fois par les termes de la nouvelle Constitution ; sa compétence ne peut donc être avec les autres gouvernements», fait-il remarquer, appelant dans ce contexte le gouvernement à tirer profit de cette nouvelle situation, pour l’intérêt de l’expérience démocratique au Maroc.