“De nombreux dysfonctionnements ont marqué les premiers pas du gouvernement”
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Lors de cette conférence-débat, l’orateur a parlé, avec fermeté et clarté certes, mais surtout avec beaucoup de franchise, chose qui manque aux politiciens marocains propulsés ces derniers temps sur la scène. Il a été méthodique dans sa démarche en partant du général vers le particulier, en parlant de la situation du monde arabe puis en se penchant sur celle du Maroc.
Interrompu par une étudiante, en pleine allocution, qui lui a dit que le projet du TGV a été initié par l’ancien gouvernement dont l’USFP faisait partie, le dirigeant ittihadi a répondu que la situation n’est aucunement pas la même et que «le Parlement n’avait les mêmes prérogatives qu’aujourd’hui». Avant d’enchaîner que «le Maroc vit un moment historique après le discours du 9 mars, le Roi a opté pour des réformes constitutionnelles avancées. Personnellement, j’ai rencontré des hommes du pouvoir avant le 9 mars, à qui j’ai expliqué l’idée suivante : soit que le Roi entame ces reformes lui-même, soit qu’il lance un débat national duquel on peut sortir avec une synthèse qui constituera l’esprit d’une nouvelle Constitution».
«Aujourd’hui, nous jouissons d’une véritable Constitution, mais ce qui m’étonne et me fait mal en même temps, c’est que malgré le nombre important de facultés dont nous disposons et de professeurs de droit que nous avons, lorsqu’on se trouve dans une situation où la Loi suprême n’est pas respectée, personne n’ose parler de ça !», a-t-il souligné en confiant à l’auditoire que malgré les aspects positifs de cette Constitution, «nous nous sommes malheureusement trouvés après la nomination du gouvernement devant un homme fragile qui a échoué dans la première épreuve qu’il a rencontrée, quand il a accordé le poste de ministre à un membre dirigeant d’un parti politique qui a choisi l’opposition». « C’est une manifestation antidémocratique et anticonstitutionnelle puisque la nouvelle Constitution incrimine franchement le nomadisme », rappelle le député USFP.
Si la première épreuve dans laquelle ce gouvernement a échoué était celle d’Akhenouch, la deuxième c’est lorsqu’il n’a rien pu faire face au secrétariat général du gouvernement qui constitue, selon lui, « un gouvernement au sein du gouvernement, surtout après les déclarations du tenant de ce portefeuille ministériel critiquant vivement les ministres qui, a-t-il dit, n’ont pas les capacités nécessaires pour effectuer des réformes et qui n’a pas hésité à affirmer que son département assure une veille en matière de continuité des institutions en le comparant à l’armée turque». Abdelhadi Khairat a noté à ce propos que le secrétariat du gouvernement n’a pas eu de place dans la nouvelle Constitution.
Il a ensuite énuméré un nombre important de dysfonctionnements qui ont marqué le parcours de ce gouvernement.
«Dans le texte de la nouvelle Constitution, il n’est fait nulle part référence à un quelconque poste de ministre d’Etat», a-t-il relevé. Un autre aspect de ce non-respect de la Constitution par l’actuel Exécutif concerne la parité. Une autre atteinte à la Constitution est survenue lors de l’élection du président de la première Chambre. « La Loi suprême parle des cas des représentants qui deviendront ministres ; au contraire, elle ne précise rien à propos des ministres qui vont se convertir en députés». «Il y a une grande différence entre les deux cas», a-t-il précisé en rappelant que sur la liste des votants figuraient 5 ministres USFP qui n’avaient pas encore décidé de rester ministres ou d’opter pour la députation. « C’est contraire au principe de la séparation des pouvoirs… on ne peut pas se mettre dans une telle situation dans un pays qui respecte l’abécédaire de la politique. « Comment quelqu’un qui a été nommé président de la première Chambre après pareil vote et qu’il en soit devenu l’ordonnateur aurait-il pu se rendre le lendemain à la deuxième Chambre pour répondre à quatre questions orales concernant son département ministériel ?», s’est-il interrogé.
Un autre dysfonctionnement concerne le non-respect de l’article 88 de la Loi suprême : les ministres actuels ont, en effet, commencé à assumer leurs attributions et prérogatives avant leur nomination.
Interrogé par les étudiants sur la prestation de l’actuel gouvernement, il a répondu que «jusqu’à présent, aucun chantier n’a été ouvert ; nous n’avons constaté que des déclarations. Vous vous rappelez celles du ministre du Transport qui étaient injustes envers certaines personnes du fait que 25% des bénéficiaires dont les noms figuraient sur la liste des agréments de transport n’en ont pas profité. Alors pourquoi les calomnier gratuitement ?», a-t-il poursuivi avant d’ajouter : «Bous étions le seul journal qui ait publié cette liste, malgré le coût de cette opération, mais cela ne nous empêche pas de dire que nous attendions une réforme globale du secteur des transports et non pas une simple diffusion d’une liste incomplète».
En réponse à une question sur les relations maroco-algériennes, Abdelhadi Khairat est revenu sur la décision du retrait de la délégation marocaine des obsèques de feu Ben Bella qui «n’était pas raisonnable et manquait de sagesse». «Bouteflika, a-t-il rappelé, s’est trouvé à côté de Netanyahou lors des funérailles de Hassan II mais il n’a pas réagi pareillement et il est resté au Maroc par respect envers les Marocains».