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Lui faut-il une dextérité et une maîtrise de la technique ou ne faudrait-il pas simplement, au lieu de tout cela, un « nom » connu sur la place pour avoir été acclamé par les médias, et déclaré « créateur d’espaces » que nul, pas même le peintre lui-même, ne saurait ni pénétrer ni décrire. L’objet créé et perçu est un ensemble de qualités variées, l’acte de créer est une affaire non de qualités en surface mais d’intensités en profondeur. C’est la profondeur qui donne la surface, non l’inverse. Vouloir faire de cet acte de création artistique un objet de peinture, telle est la gageure d’Abdelghani Oubelhaj. », précise Jamal-Eddine El Kochairi.
Sur l’univers pictural autonome de cet artiste émérite, Abderrahman Benhamza, poète et critique d’art a écrit : « Lignes courbes, ondulées, giratoires, se muant parfois en spirales allant s'étrécissant pour finir en focale prismatique, d'un blanc lumineux rappelant (pour l'anecdote et pour la forme) l'oeil d'un cyclone! Des lignes partout, d'un graphisme à caractère figural, se ramifiant ou se dispersant, comme grossies à la loupe, noyées dans un dégradé qui puise souvent dans les couleurs froides et les gris colorés, évoquant ici des tiges en faisceaux, là des algues marines ou des gerbes compactes et pointues, au coloris quasi chimique, pris dans un éclairage aquatique. Des teintes légères, un "chlorophylle" dirait-on plus ou moins fantasmé... ». Et d’ajouter : « Tout cela est frappant, et fleure une ambiance d'expériences laborantines ardues. Surtout la touche monochrome, qui s'absorbe parfois dans une neutralité digitale. Traitée presque à la loupe, la lumière s'attache à exprimer les détails infimes d'une véritable plongée aux abysses de la matière afin d'en définir des formes inédites. Une matière qui finit par s'altérer en mettant à nu toute sa teneur organique. Tout en se faisant, se révèlent à notre imagination les splendeurs mentales d'un art de l'irréalité "réelle" des choses : projection effrayante dans un monde peuplé d'échos et de vibrations, qui remet en cause notre sens ordinaire de la perception. Art de l'infiniment petit (corollaire de l'infiniment grand), rendu visible à une échelle de grandeur égale en profondeur à la sensibilité de l'artiste, la plastique d'Abdelghani Oubelhaj, qui ne s'est jamais départie de ses visées esthétiques initiales, jongle admirablement avec l'hyperbole. Grâce à sa grande finesse technique qui rappelle la photo d'art et qui s'inspire passablement de la mécanique vibratoire, grâce à une thématique cohérente et différenciée, qui privilégie le mouvement et garde un certain esprit abstrait, l'artiste donne la preuve d'une avancée substantielle en matière de création, avec ses trente-six oeuvres de moyens et grands formats comme autant d'écrans ultrasensibles. ».
Il est à rappeler que Abdelghani Oubelhaj est diplôme d’un doctorat en esthétique et art musulman (Sorbonne), ex-directeur fondateur de la revue d'art Attachkil, artiste peintre chercheur, ayant à son actif quelque vingt expositions collectives et individuelles. Il n'a plus fait de sortie publique depuis 1997.