En effet, depuis le lancement du programme olympique ‘’Londres 2012’, le cyclisme national, qui figure parmi les quelques disciplines choisies pour ce programme et qui vient à peine de sortir d’une très longue crise interne,a trouvé là un excellent moyen pour essayer de reconquérir sa place parmi l’élite africaine. Et pour atteindre ses objectifs, l’équipe marocaine se devait de participer aux épreuves inscrites au calendrier de ‘’l’UCI Africa Tour 2010’’pour pouvoir marquer les points nécessaires à sa qualification pour les prochains Jeux Olympiques de Londres même si parmi elles il n’y a pratiquement que des courses de deuxième catégorie (2.2) à l’exception de la Tropicale Amissa Bongo au Gabon (2.1) dont la prochaine édition aura lieu du 19 au 24 janvier 2010. Les nationaux ont donc appris à mieux connaître la réalité du cyclisme africain en bravant tous les obstacles avec de gros progrès depuis la création de l’UCI Africa Tour en 2005.
L’année qui s’achève aura été celle du capitaine de route de l’équipe nationale de cyclisme, l’inusable Abdalâati Saâdoune qui vient d’être élu ‘’Meilleur sportif de l’année 2009’’. Saâdoune a remporté cette année le Tour des Aéroports de Tunisie et le Tour du Burkina Fasso qu’il a déjà remporté en 2002. Il s’est aussi classé deuxième au Tour du Rwanda. Et au dernier Championnat africain, il s’est classé 5ème au CLM Individuel et 5ème de l’épreuve sur route. Et pour couronner le tout, notre champion est premier au classement général provisoire de l’Africa Tour 2010.
A 33 ans, Abdelâati Saâdoune est le coureur cycliste le plus régulier. A la 18ème édition du Tour du Maroc en 2004, il est 4ème au classement général. Et avec ses camarades de la sélection ‘’A’’, il remporte le titre par équipes de la 19ème édition en 2006. On le retrouve à la 8ème place au général à l’issue de 20ème édition 2007 . Excellent routier doublé d’un bon grimpeur, Saâdoune a toujours figuré parmi les premiers dans les courses nationales. Un seul regret, peut-être : son gabarit ne lui permet pas d’exceller au sprint,ce qui explique parfois qu’il se fait coiffer au poteau par l’un de ses compagnons d’échappée comme au Fasso 2009. Coureur sérieux et très discipliné, Abdelâati garde toujours son calme et sa discretion car ce qui compte pour lui, c’est la concentration sur la course. C’est donc un bel exemple pour la génération montante.
Le cyclisme étant avant tout un sport individuel, Abdelâati Saâdoune compte parmi ces coureurs de province qui se sont formés sur le tas. En effet, cet enfant de la Chaouia s’est d’abord entraîné souvent tout seul sur les routes de la région de Settat avant de rejoindre l’ASLM de Casablanca, un peu tard, au milieu des années quatre-vingt-dix et où il passé plusieurs saisons. L’ASLM ayant abandonné la compétition, il a ensuite rejoint l’OSCC qui venait d’être créée au début du nouveau siècle. Alors qu’on croyait qu’il avait décidé de raccrocher pour de bon à 31 ans après son départ pour l’Italie en 2008, il décide de rentrer au pays. Il signe une nouvelle licence à l’USC de Casablanca et reprend aussitôt la compétition. Ses camarades du peloton croyant qu’ils avaient affaire à un coureur complètement rouillé ont vite fait de déchanter puisque dès sa première apparition dans le peloton en mai dernier à Agadir, il a prouvé qu’il était encore le meilleur et qu’il n’avait rien perdu de sa forme.
Ceci prouve qu’il n’a pas perdu le contact avec sa machine et qu’il continuait à s’entraîner régulièrement pour garder sa forme en vue d’un éventuel retour à la compétition. Saâdoune mérite donc amplement cette consécration qui va lui permettre d’aller encore de l’avant pour assurer la qualification de son pays aux J.O. de Londres en 2012 et garnir un palmarès déjà bien rempli.