Abbas El Fassi affirme que le premier vainqueur politique de l’échéance de 2012 sera le Maroc


M’Hamed Hamrouch
Mercredi 19 Mai 2010

Voilà, c’est dit. «Le premier vainqueur politique des élections législatives de 2012 sera le Maroc». D’entrée, le Premier ministre Abbas El Fassi coupe court à toute surenchère politique ou partisane visant l’action de son cabinet à mi-parcours de son mandat. La réponse ne tarde pas à venir de la part d’un parti de l’opposition, le PJD. «Le bilan du Premier ministre n’est pas politique», lance un quadra du parti islamiste, promettant que sa formation apportera la bonne réponse à l’intervention du Premier ministre, jeudi, lors de la discussion programmée à la première Chambre du bilan présenté par le chef de gouvernement à mi-parcours de son mandat. Ce dernier annonce le lancement d’un plan de concertations avec l’ensemble des partis autour de la restructuration du champ politique, en perspective des législatives de 2012. Réformes du Code électoral, refonte de la Charte des collectivités locales, hausse de la représentativité féminine … De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que le champ politique est resté le grand orphelin du processus de réformes que connaît le Royaume, citant à titre d’exemple cette «incohérence» supposée au sein même du gouvernement El Fassi. Une critique balayée d’un revers de main par le Premier ministre El Fassi, qui fait état d’une «pleine homogénéité» entre tous les partis représentés à son cabinet. Le bilan réalisé par ce cabinet en serait la preuve, à qui veut bien voir ou entendre, semblait dire le Premier ministre.
Or, quel bilan l’actuel Exécutif peut-il faire valoir ?  
Le mérite de l’actuel gouvernement, - il en a certes d’autres -, est d’avoir pu tenir bon face à la crise économique internationale. Le Premier ministre a déclaré, à propos de cette crise, que «le Maroc, grâce à la dynamique des réformes structurelles qu’il poursuit, a réussi à en atténuer les impacts en dépassant la réponse conjoncturelle qu’appelle une situation d’urgence et en poursuivant une politique anticipatrice et une approche stratégique structurelle». Dynamisation de la demande intérieure à travers l’amélioration du pouvoir d’achat et l’intensification de l’investissement public, dans le sens de l’accélération des grands chantiers structurants ; soutien des secteurs exportateurs impactés par la crise, par la mise en place de mesures d’urgence prises par le comité de veille stratégique, dans le cadre d’un partenariat public-privé, et ce notamment dans le but de préserver l’emploi : préparation de l’après-crise, à travers la diversification de l’investissement dans des secteurs à fort potentiel de croissance, et lancement d’une nouvelle génération de stratégies sectorielles et structurelles visant à construire l’avenir du Maroc.
Résultat ? Excitant. Doublement du budget d’investissement public, de 82 milliards de dirhams en 2007 à plus de 163 milliards de dirhams en 2010 ; augmentation de la consommation moyenne de 7 pour cent en 2008 et 2009, sachant que celle-ci n’avait augmenté que de 4 pour cent en 2007 ; préservation de plus de 100.000 emplois, grâce aux mesures d’urgence mises en place par le comité de veille stratégique ; recul du taux de chômage de 9,8 pour cent en 2007 à 9,1 en 2009, au moment où ce taux a connu une augmentation dans la plupart des pays du monde.
Sortie honorable donc de cette crise qui a affolé le monde entier, y compris les grandes puissances mondiales.
Quand, à cette crise, il faudrait ajouter le coût de «la guerre à l’usure» que l’Algérie continue à faire subir au Maroc, à travers le faux conflit autour du Sahara, le blocage savamment orchestré par la partie adverse du processus de négociations, contraignant le Maroc à mobiliser davantage de moyens pour contrer l’offensive algérienne sur le front diplomatique international ; quand, à tout cela, il faudrait ajouter également l’exigence de gestion des vagues de ralliements à la mère patrie des séparatistes repentis, avec les implications financières, administratives, sociales et économiques, on ne peut que plaider des «circonstances atténuantes» pour le gouvernement El Fassi. De cette épreuve, le Maroc est également sorti vainqueur. Abbas El Fassi en veut pour preuve cette formidable «adhésion internationale» à l’offre marocaine d’autonomie, envers et contre les ennemis de l’intégrité territoriale du Royaume qui n’auront jamais été autant isolés sur la scène diplomatique mondiale. Les tentatives désespérées du Polisario pour écorner l’image du Royaume sur la question des droits de l’Homme a été vouée à l’échec, précise le Premier ministre, ajoutant que «le Maroc qui passe aujourd’hui pour un modèle sur le registre de la justice transitionnelle n’acceptera de personne des leçons sur le respect des droits de l’Homme», à plus forte raison d’un front séparatiste qui passerait pour «champion» dans la violation des bases élémentaires des droits humains.
Sur le plan des libertés, la même tendance positive est signalée. «Les libertés publiques connaissent une grande ouverture au Maroc», fait valoir le chef du gouvernement, saluant par la même occasion les réalisations du CCDH, notamment la mise en œuvre des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation (Réparation individuelle, réparation collective, réhabilitation des anciens lieux de mémoire, etc). La refonte du secteur de la justice est au cœur de la nouvelle génération de réformes, souligne également le Premier ministre, faisant remarquer que le budget de la Justice a connu une hausse conséquente. Evoquant le dernier rapport de la Cour des comptes, le chef du gouvernement a affirmé que cette institution constitutionnelle a le plein pouvoir de sévir contre les dilapidateurs des deniers publics. Et de rappeler que son cabinet a déjà franchi un grand pas vers la moralisation de la vie publique, en faisant adopter le projet de loi sur «la déclaration de patrimoine» sans oublier la mise en place de l’Instance nationale de prévention contre la corruption. Une stratégie nationale de lutte anti-corruption est également en cours d’élaboration pour barrer la route aux dilapidateurs de l’argent public, annonce le Premier ministre, qui dévoile également un panel de mesures visant la protection de la classe moyenne et le renforcement des programmes de lutte anti-pauvreté à travers la préservation du pouvoir d’achat des citoyens. «L’élément humain est au centre des priorités de l’actuel gouvernement», souligne le Premier ministre, mettant en relief les résultats probants du dialogue social. Hausse des salaires avec un taux variant entre 10 et 22 pour cent dans la Fonction publique et les collectivités locales, hausse du salaire minimum de 1560 à 2450 dirhams à travers la suppression des échelles de salaire de 1 à 4 de la Fonction publique et des collectivités locales (115.444 fonctionnaires bénéficiaires); augmentation de 10 pour cent du salaire minimum dans les secteurs de l’industrie et de l’agriculture ; réduction du taux d’imposition sur le revenu de 4 points ; exemption d’environ 500.000 assujettis à l’impôt sur le revenu, et 95 pour cent des retraités ; hausse du quota de la promotion administrative de 22 à 28 pour cent ; élargissement du panier des soins de l’AMO aux soins ambulatoires à partir du 1er février 2010 …
Vaste programme social, économique, politique … 

Débats et réponses

La Chambre des Représentants tiendra demain une séance consacrée aux interventions des groupes parlementaires concernant le bilan de l'action gouvernementale, présenté lundi par le Premier ministre, Abbas El Fassi.
De son côté, la Chambre des conseillers consacrera, vendredi prochain, une séance aux interventions des groupes parlementaires pour débattre du bilan de l'action gouvernementale, que le Premier ministre a présenté, devant cette Chambre. Ce dernier interviendra, lundi prochain, en réponse aux différentes interventions des groupes parlementaires.


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