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Leur cible, à trois mois des élections européennes : la droite, majoritaire dans une Europe qui rejette toute mesure supplémentaire de soutien à l'activité avant le sommet du G20 le 2 avril, à Londres.
"Nous faisons face à la pire récession depuis les années 1930, mais Merkel, Sarkozy et Juncker refusent de faire davantage pour la contrer", a lancé Poul Nyrup Rasmussen, le président du Parti socialiste européen (PSE), en prélude au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, jeudi 19 et vendredi 20 mars à Bruxelles.
"Aujourd'hui, c'est la droite en Europe qui risque d'aggraver la crise mondiale", a lancé à ses côtés la socialiste française, Martine Aubry, en réclamant "un vrai plan de relance".
Réunis au sommet, les Vingt-Sept ont un peu plus tard martelé leur refus de répondre aux exigences américaines. Du moins à ce stade. Aux yeux de la chancelière allemande, Angela Merkel, les plans adoptés en Europe "sont suffisants". "Il faut d'abord les laisser produire leurs effets", a-t-elle ajouté.
"Aucun plan supplémentaire n'est à l'ordre du jour, nous pensons que ceux qui ont été mis en place marcheront", dit-on au sein de la délégation française, sans exclure d'ajuster le tir plus tard : "Nous devons être prêts si la crise s'aggrave d'ici à l'automne."
Vendredi, les Vingt-Sept devaient se mettre d'accord pour doubler, à 50 milliards d'euros, la facilité de prêts qui permet de voler au secours des pays les plus ébranlés par la crise aux côtés du Fonds monétaire international (FMI). Un dispositif dont devrait profiter la Roumanie dans les prochaines semaines, après la Hongrie et la Lettonie.
Les Européens promettent par ailleurs entre 75 et 100 milliards de dollars pour renforcer les capacités d'intervention du FMI. Ils devaient aussi arracher un compromis sur le volet communautaire de leurs efforts de relance : 5 milliards d'euros d'investissements dans les infrastructures, à l'origine d'une belle empoignade entre les capitales depuis trois mois.
"L'Union reverra son effort de relance économique en cas de besoin", a observé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Les socialistes exigent d'agir dès maintenant pour relancer la consommation et enrayer la montée du chômage.
Dans l'ensemble de l'Union, 672 000 personnes ont perdu leur emploi au quatrième trimestre 2008. La récession devrait atteindre 3,2 % cette année au sein de la seule zone euro, selon le FMI. "Si nous ne faisons rien d'autre, on risque d'avoir 25 millions de chômeurs en Europe au début de l'année prochaine", a mis en garde M. Rasmussen.
D'après lui, les plans de relance nationaux concoctés par les capitales européennes représentent "beaucoup moins" que les 3,3 % du PIB, ou 400 milliards d'euros sur deux ans, revendiqués par les Vingt-Sept pour repousser les demandes américaines.
Si l'on écarte la progression des dépenses sociales induites par la crise, les seules mesures de relance budgétaire atteindraient à peine 0,9 % du PIB, affirment les socialistes en reprenant le chiffrage du centre d'analyse économique Bruegel, à Bruxelles. M. Rasmussen réclame de porter l'effort européen autour de 2 %, comme le préconise le FMI.
Pour l'ancien premier ministre danois, ce sont des gouvernements sociaux démocrates – il en existe huit en Europe – qui ont fait "le plus d'efforts" à ce jour. "La France est considérée comme n'ayant pas un plan de relance à la hauteur des enjeux", a renchéri Mme Aubry.
A la tête d'économies à la dérive, Gordon Brown, au Royaume-Uni, et José Luiz Rodriguez Zapatero, en Espagne, seraient, selon eux, les plus actifs pour lutter contre la crise. S'ils ont boudé la réunion de leur famille politique, jeudi à Bruxelles, les deux hommes militent discrètement au sein du Conseil européen pour répondre favorablement à Barack Obama. Mais le "classement" établi par le PSE laisse de côté les efforts réalisés en Allemagne, où les sociaux démocrates partagent le pouvoir avec… les conservateurs de Mme Merkel.