-
Le Maroc invité d'honneur de la 18e édition du prix Al Burda à Abou Dhabi
-
SAR la Princesse Lalla Hasnaa et S.E. Sheikha Sara Bint Hamad Al-Thani président à Doha le "Tbourida Show"
-
Des chercheurs se penchent sur les défis de la langue arabe à l'ère du numérique et de l'IA
-
Au SILEJ, la SNRT relaie ses émissions de débat politique auprès des jeunes
Réputée pour son franc-parler et son art onirique, Chaïbia a révolutionné le monde de l’art en général et celui de l’art marocain en particulier, en introduisant une nouvelle conception de la peinture moderne. Elle est cataloguée parmi les précurseurs de Cobra, mouvement moderne né en Europe en 1945, dont les ténors étaient Appel, Corneille et Constant.
Après des hommages posthumes en Grande-Bretagne et en France, Chaïbia revit le temps d’une exposition, la première qui lui est entièrement consacrée par le ministère de la Culture depuis son décès en avril 2004. Ainsi, la galerie Loft a pris l’initiative de porter tout naturellement son choix, pour sa première exposition, sur cette artiste singulière: « L’artiste Chaïbia a influencé des générations d’artistes peintres ou d’amoureux de l’art. Elle a milité pour la bonne cause de la femme, sa liberté et sa dignité. A travers ses œuvres, elle a bousculé les esprits et révolutionné le monde artistique moderne avec sa façon de peindre. Cet événement artistique, dédié à la mémoire de Chaïbia, est soutenu par le cabinet de conseil en développement durable Résilence en tant que sponsor officiel. Pour cet organisme citoyen, le soutien accordé à cette initiative est un honneur, car elle donnera lieu à la création de la Fondation Chaïbia. En effet, le cabinet considère que l'oeuvre de cette grande artiste en tant que pilier du patrimoine culturel marocain, se devait d’être inscrite dans la pérennité», confient à Libé Myriem et Yasmine Berrada, responsables de ladite galerie.
Le vernissage de cette exposition-hommage sera agrémenté par la présentation d’un livre inédit des poèmes de Chaïbia illustré par le grand maître verrier Michel Barbault qui a collaboré avec Matisse, Rouault, Braque, Fernand Léger.
Il s’avère très important de souligner qu’un tableau de Chaïbia a été exposé à côté de celui de Le Corbusier (grand architecte, urbaniste, designer, peintre et écrivain de renom. En 1918, il a fondé le purisme, critique du cubisme et retour au dessin rigoureux de l'objet. Chef de file du mouvement moderne, il a laissé à la postérité de nombreux écrits.), et ce à la Maison de la Culture à Berlin en 2008 : « Le site de l'organisation de la seconde exposition est une série de contrastes relatifs à l'effet rhétorique à travers les expositions. Il y a l'étendue des données rhétoriques ainsi que le désordre aperçu dans la photographie documentaire. Le discours académique contemporain informel de la caméra aussi bien que le discours du film à caractère de propagande de l'époque. Le plus flagrant aspect de ces contradictions est apparemment les deux tableaux exposés .a/ Le Corbusier, b/ la peinture de l'artiste marocaine Chaïbia.
Le contraste est frappant : Le Corbusier exposant l'oppresseur colonial masculin, il peint une femme au buste nu qui représente les rêves orientalistes. En second plan, Chaïbia, une artiste autodidacte marocaine qui a grandi dans les banlieues de Casablanca ; elle a été prise en charge par les conservateurs des Musés français, où elle avait un lien avec le groupe Cobra. Elle montre une femme enveloppée d'un drap blanc. Cependant, son travail prendra sa source du mythe par lequel Le Corbusier s'inspire. Particulièrement, l’Afrique du Nord, l’espace de sensibilité matissienne», indique le texte de présentation de cette exposition.