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Il s’agit d’un répertoire artistique polyforme ponctué d’un choix bien étudié et éclectique des œuvres orientalistes d’une grande valeur artistique, ainsi que de productions d’une panoplie distinguée des figures illustres des arts contemporains au Maroc, qui ont marqué l’histoire par leurs styles et leurs visions esthétiques.
L’on ne doit pas oublier Mohamed Atallah dont l’oeuvre de jeunesse est intéressante à plus d’un titre, car celui que l’on nommait l’enfant de Bertuchi était un artiste très précoce. Du haut de ses 15 ans, Atallah s’approprie le génie de son maître Mariano Bertuchi. Tout en étant marqué de sa propre personnalité, le style de l’adolescent fait état de l’influence d’autres écoles et d’autres maîtres, en particulier Matisse, Van Gogh, Van Dogen et d’autres impressionnistes-orientalistes de l’époque : «Un simple rappel, sans prétention aucune, mais utile pour réaffirmer notre conviction que le choix d'artistes talentueux et porteurs d'avenir peut s'avérer également une décision judicieuse en matière d'investissement. La veine orientaliste semble s'épuiser, et l'heure des artistes marocains encore méconnus pourrait bien enfin sonner, rappelant qu'il n'est pas fatal de se ruiner pour acquérir une vraie oeuvre d'art. Pour peu, bien sûr, que l'adrénaline spéculative ne l'emporte pas (toujours...) sur l'émotion esthétique. », précise Ali Tazi, directeur de MarAuction.
Ainsi, cette exposition nous fait connaître l’école d’Essaouira dont les figures les plus illustres sont : Boujemaa Lakhdar (1941-1989), le fondateur du Musée des arts populaires d’Essaouira et l’artiste chercheur qui était fortement inspiré des arts et traditions populaires du Maroc. Par son œuvre et son intérêt pour la culture, il reste la personnalité la plus marquante parmi les peintres marocains. Depuis 1959, il a exposé dans plusieurs villes du Maroc, mais aussi en France, à l’occasion de la sixième Biennale de Paris. En 1989 quelques-unes de ses compositions ont été sélectionnés pour l’exposition universelle intitulée «les magiciens de la terre» au Centre Beaubourg à Paris.
Abdellah El Atrach , né en 1972 dans les environs d’Essaouira, l’artiste, qui après quelques années d’école, a exercé divers métiers : cordonnier, marqueteur, pâtissier... Il a exposé à Essaouira en 1996, en Belgique en1997 (Anvers - Musée Royal des Beaux-Arts). A l’occasion du «Temps du Maroc en France», il a participé aux expositions officielles à Strasbourg, Bourges, La Rochelle, Lyon, Pézenas, Saint Etienne. En 1999, il reçut le prix spécial du jury au concours international «Pro Art Kasper» Suisse.
Quant à Mohammed Tabal, il use pleinement du droit de l’artiste de peindre comme disait Frédéric Damgaard, historien d’art. Libre dans sa démarche, ce « peintre de l’errance et de la transe », n’appartient à aucune école et n’a subi aucune contrainte, rien ni personne ne bride son inspiration.
Toutes ces œuvres exceptionnelles se veulent un capital symbolique et une richesse immatérielle et illumineront une vente aux enchères qui aura lieu à la Galerie MarAuction, le samedi 20 juin 2009 à 15 heures 30, en répondant au plaisir des férus d’art et amateurs les plus avertis et le plus avisés.
Cette galerie présente également quelques tissages de l’Anti Atlas central (Taznakt, Ida ou Nadif, Ait Ouaouzghit…) en provenance d’une collection particulière. On cite à titre de référence un tissage des Beni Yacoub qui fait partie de la section «Arts Traditionnels»: Un graphisme d'une étonnante modernité, et une symbolique qui remonte à l'histoire très ancienne de l'art brut. On ne peut s'empêcher bien sûr de penser à Ahmed Cherkaoui, mais l'on pourrait tout aussi bien évoquer Basquiat, ou d'autres précurseurs de l'art moderne. Un «tissage-tableau» dû au génie artistique des femmes de la tribu des Béni Yacoub, dont les voiles de cérémonie figurent dans les musées internationaux et les collections privées les plus prestigieuses : «Ce genre de productions n’a été mis à jour que très récemment, et seules quelques rares pièces ont pu être préservées, alors que collectionneurs et musées internationaux sont toujours à la recherche de ces témoignages d’une culture de grand raffinement», confie Ali Tazi à Libé.