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Malgré un projet de protocole d’entente proposé par le Conseil de la ville, le vendredi 19 janvier dernier, qui exige la fin du sit-in contre la mise en œuvre de l’accord du 11 novembre 2011, le durcissement des positions semble de mise.
« Notre société ne peut pas accepter la politique du fait accompli, comme elle ne peut pas accepter le chantage. On est prêt à accepter la résiliation de notre contrat de la gestion déléguée mais nous ne nous soumettrons jamais à de telles pratiques», nous a indiqué Abdelhye Nfissi, membre du Comité de directoire de SEGEDMA.
Selon lui, le sit-in en cours est l’œuvre d’une frange du personnel de la société, qui réclame des choses auxquelles l’entreprise a déjà répondu favorablement lors des rounds de négociations avec l’un des deux syndicats majoritaires tenues après l’Aid El Kébir. « Il s’agit de 50 personnes sur 120 qui bloquent depuis le 4 janvier dernier les camions dédiés à la collecte des déchets. Ils sont menés par un ancien employé de l’entreprise qui a été licencié après avoir, à maintes reprises, insulté ses responsables hiérarchiques et menacé de mort après avoir été fortement encouragé par certaines personnes soi-disant affiliées à un parti politique » (Ndlr : PJD), nous a-t-il expliqué.
Pour lui, il s’agit bel et bien d’une machination orchestrée par certaines parties qui ont intérêt à ce que ce conflit perdure et entache l’image de l’entreprise pour s’en servir politiquement, d’autant que les élections communales approchent. « L’implication de certaines personnes dans ce conflit et le silence complice du Conseil de la ville et des autorités compétentes nous laissent perplexes. Il faut savoir que chaque jour de sit-in nous coûte 300 millions de centimes en pertes sans parler de l’image de l’entreprise qui se dégrade aux yeux des habitants », a-t-il souligné avant de tirer la sonnette d’alarme, en estimant que cette crise risque de se transformer en conflit ouvert entre les différentes factions du personnel de l’entreprise puisque le sit-in n’est pas du goût de tout le monde. « On a reçu un avis de la part du syndicat majoritaire qui nous a informés qu’une marche sera organisée ce mercredi de Sidi Othmane vers Lissasfa pour manifester son mécontentement face à ce sit-in qu’il désapprouve. Il faut savoir que c’est notre personnel dans d’autres zones de la ville qui s’occupe pour l’instant de la collecte des déchets à Lissasfa », nous a-t-il précisé avant de conclure qu’il n’arrive pas à comprendre un tel acharnement contre la filiale marocaine de Pizzorno alors que le personnel de l’entreprise bénéficie, selon lui, des meilleures conditions de travail offertes sur le marché.
Des propos qui ne semblent pas du goût d’Ahmed Abani, secrétaire général du bureau syndical local de l’UNTM que Pizzorno a licencié. Selon lui, ce conflit n’a rien de politique. Il s’agit d’un conflit social dû au non-respect des dispositions du PV d’accord signé le 2 novembre 2011 entre le directeur d’exploitation de la société, les représentants des centrales syndicales dont celui de l’UNTM, et aux violations récurrentes du Code du travail par l’entreprise.
Le syndicaliste reproche à la direction de la société l’absence d’un programme de vaccination et de visites médicales, les salaires précaires gelés depuis 2004, l’absence de prise en charge en cas de maladie ou d’accident de travail, la politique d’exclusion et de provocation menée par certains responsables et les licenciements abusifs.
« Notre décision d’observer ce sit-in ouvert a été prise après que tous les moyens légitimes pour revendiquer nos droits ont été épuisés et après avoir constaté que la direction de la société refuse catégoriquement de dialoguer avec nous», nous a précisé M. Abani.
Selon lui, la société a tenté, plusieurs fois, de casser le sit-in, en intimidant le personnel gréviste et en le menaçant. « Pour nous, l’acharnement de la société est dû à sa volonté de faire taire toutes les voix qui n’acceptent pas sa politique du fait accompli. Mais nous, nous n’allons pas nous soumettre à ses diktats », a-t-il conclu
Qui dit vrai, qui dit faux ? Difficile de répondre, même s’il est patent qu’il y a violation du Code du travail d’un côté et volonté de surfer sur la situation de l’autre. Pourtant, quels que soient la réalité et les sous-entendus de ce conflit, les habitants de Lissasfa sont pris en otages et paient les pots cassés.