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Le maître et l'élève dialoguent à travers leurs "Madones à l'enfant": le visage rond et régulier de la Vierge, ses yeux à demi fermés et l'aspect presque sénile de l'enfant Jésus montrent bien que la Madone de Senigallia de Piero Della Francesca est le modèle de deux peintures analogues attribuées à Signorelli.
Une troisième Madone est l'objet d'une polémique puisqu'elle est attribuée tantôt à Signorelli, tantôt à Pietro di Galeotto. L'exposition qui compte une centaine d'oeuvres dont 66 de Signorelli pourra peut-être résoudre cette querelle ? Dans la Florence des Médicis qui s'épanouit culturellement, le jeune peintre élargit son cercle de connaissances dans l'atelier d'Andrea del Verrocchio, où il apprend aussi la maîtrise de l'anatomie des corps nus. C'est à ce moment-là que Signorelli décroche sa première commande: il peint, dans la chapelle San Brizio à Orvieto, un "Jugement universel" (1499-1504), qui sera bien plus tard source d'inspiration pour le Jugement dernier de Michel-Ange (1536-41) dans la Chapelle Sixtine.
Signorelli collaborera dans sa jeunesse avec le génie de la Renaissance sous les premiers échafaudages de la Sixtine pour peindre "Le Testament et la mort de Moïse" et "La remise des clés" du Christ à Saint-Pierre. Le visiteur peut admirer des incisions de ces travaux au Palazzo dei Priori. Après son expérience romaine, l'artiste de Cortone atteint la maturité de son style, qui dans l'exposition prend la forme d'une grande salle où les tableaux ronds - forme qu'il a inventée - règnent en maîtres. "Le style de Luca Signorelli dans sa période de maturité est l'opposé de son tempérament: élégant et aimable avec ses élèves, il devient impétueux et tragique dans la peinture, avec des formes bouleversées et des couleurs qui apparaissent et disparaissent" a expliqué Vittoria Garibaldi, l'une des quatre commissaires curateurs de l'exposition.