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A Madagascar, le collectif Basy Gasy a réussi à créer une musique originale, mélange de hip-hop et de culture traditionnelle malgache. Sans moyen et sans financement public, il remplit les salles dans l’île minée par la pauvreté.
En six mois d’existence et quatre concerts remplis de quelques centaines de personnes, Basy Gasy a apporté une nouvelle dynamique au hip-hop malgache, avec ses chansons à texte qui parlent entre autres de déforestation et de misère.
Casquette vissée sur le crâne et veste de jogging sur le dos, un groupe de jeunes s’engouffre dans un chemin escarpé en plein coeur de la capitale malgache Antananarivo. Ils enjambent l’eau stagnante des égouts pour accéder à un studio. C’est l’heure de la dernière répétition pour le collectif Basy Gasy, ou “fusil malgache”, avant le début du festival hip-hop qu’ils ont eux-mêmes organisé, les 19 et 20 avril derniers à Antatanarivo.
Dans le studio, un lit superposé occupe la moitié de l’espace, de l’autre côté une vieille batterie, des enceintes, des amplis et des micros abîmés qui saturent. Spontanément, les premiers arrivés se mettent à jouer. Percussions énergiques, chants, raps, machines électroniques se mélangent.
La salle louée un euro de l’heure est trop petite pour les 15 artistes du collectif Basy Gasy, qui regroupe toutes les disciplines du hip-hop, un art urbain encore peu visible à Madagascar.
Quand les uns répètent, d’autres font une pause dans la cour, près d’un lavoir et des ordures. Parmi eux, le plus jeune, Bolo, 23 ans, compose des chansons aux textes parfois explicites et crus. Il a grandi dans la musique traditionnelle malgache, et s’inspire des grands chanteurs à textes qui ont marqué la Grande Ile, comme le groupe contestataire phare des années 1970, Mahaleo.
“Le +vazo-miteny+ signifie littéralement +chanson à texte+ qui est une culture traditionnelle malgache et cette culture musicale a accompagné les luttes pour l’indépendance de Madagascar. Ce que j’essaie de faire, c’est de combiner la culture musicale du +vazo-miteny+ avec la culture occidentale du rap”, explique-t-il.
Les membres de Basy Gasy se disent “performeurs du verbe”, tradition malgache qu’ils déclinent à travers le chant, le rap ou le slam.
“On s’inspire du +dirty south+ américain (genre de rap originaire d’Atlanta), mais on rappe en malgache, on parle de notre quotidien, de sujets de société comme la déforestation ou la pauvreté”, raconte Biba, rappeur et membre du collectif.
Le 20 avril, pour la clôture de leur festival, le bar branché du centre-ville d’Antananarivo qui les accueillait était noir de monde.
“Ils ont une énergie nouvelle et ils proposent un style musical qui n’existe pas ici. Sur le fond et sur la forme, ce qu’ils font est différent des autres rappeurs”, explique TongueNat, rappeur et animateur radio d’une émission consacrée au hip-hop.
A Madagascar, le hip-hop a peu de relais. En dehors de quelques émissions spécialisées, il n’existe pas de médias exclusivement réservés à ce genre et l’offre de concerts est limitée. Environ une fois par an, il arrive qu’un grand nom du rap français se produise sur scène, mais les billets sont souvent trop chers pour les Malgaches.
“Les rappeurs n’ont pas les moyens de matraquer leurs morceaux dans les médias. Ici, il faut payer entre 5.000 ariary (environ 1,70 euro) et 10.000 ariary (environ 3,40 euros) pour passer une chanson à la radio”, explique TongueNat.
Basy Gasy a réussi à s’imposer sans aucun financement. Les artistes se cotisent pour les frais de studio, de promotion et de logistique. Tous sont amateurs et ont dû démarcher des sponsors privés pour trouver un soutien. Les fondateurs de Basy Gasy regrettent toutefois de n’avoir aucune aide du ministère de la Culture.
En six mois d’existence et quatre concerts remplis de quelques centaines de personnes, Basy Gasy a apporté une nouvelle dynamique au hip-hop malgache, avec ses chansons à texte qui parlent entre autres de déforestation et de misère.
Casquette vissée sur le crâne et veste de jogging sur le dos, un groupe de jeunes s’engouffre dans un chemin escarpé en plein coeur de la capitale malgache Antananarivo. Ils enjambent l’eau stagnante des égouts pour accéder à un studio. C’est l’heure de la dernière répétition pour le collectif Basy Gasy, ou “fusil malgache”, avant le début du festival hip-hop qu’ils ont eux-mêmes organisé, les 19 et 20 avril derniers à Antatanarivo.
Dans le studio, un lit superposé occupe la moitié de l’espace, de l’autre côté une vieille batterie, des enceintes, des amplis et des micros abîmés qui saturent. Spontanément, les premiers arrivés se mettent à jouer. Percussions énergiques, chants, raps, machines électroniques se mélangent.
La salle louée un euro de l’heure est trop petite pour les 15 artistes du collectif Basy Gasy, qui regroupe toutes les disciplines du hip-hop, un art urbain encore peu visible à Madagascar.
Quand les uns répètent, d’autres font une pause dans la cour, près d’un lavoir et des ordures. Parmi eux, le plus jeune, Bolo, 23 ans, compose des chansons aux textes parfois explicites et crus. Il a grandi dans la musique traditionnelle malgache, et s’inspire des grands chanteurs à textes qui ont marqué la Grande Ile, comme le groupe contestataire phare des années 1970, Mahaleo.
“Le +vazo-miteny+ signifie littéralement +chanson à texte+ qui est une culture traditionnelle malgache et cette culture musicale a accompagné les luttes pour l’indépendance de Madagascar. Ce que j’essaie de faire, c’est de combiner la culture musicale du +vazo-miteny+ avec la culture occidentale du rap”, explique-t-il.
Les membres de Basy Gasy se disent “performeurs du verbe”, tradition malgache qu’ils déclinent à travers le chant, le rap ou le slam.
“On s’inspire du +dirty south+ américain (genre de rap originaire d’Atlanta), mais on rappe en malgache, on parle de notre quotidien, de sujets de société comme la déforestation ou la pauvreté”, raconte Biba, rappeur et membre du collectif.
Le 20 avril, pour la clôture de leur festival, le bar branché du centre-ville d’Antananarivo qui les accueillait était noir de monde.
“Ils ont une énergie nouvelle et ils proposent un style musical qui n’existe pas ici. Sur le fond et sur la forme, ce qu’ils font est différent des autres rappeurs”, explique TongueNat, rappeur et animateur radio d’une émission consacrée au hip-hop.
A Madagascar, le hip-hop a peu de relais. En dehors de quelques émissions spécialisées, il n’existe pas de médias exclusivement réservés à ce genre et l’offre de concerts est limitée. Environ une fois par an, il arrive qu’un grand nom du rap français se produise sur scène, mais les billets sont souvent trop chers pour les Malgaches.
“Les rappeurs n’ont pas les moyens de matraquer leurs morceaux dans les médias. Ici, il faut payer entre 5.000 ariary (environ 1,70 euro) et 10.000 ariary (environ 3,40 euros) pour passer une chanson à la radio”, explique TongueNat.
Basy Gasy a réussi à s’imposer sans aucun financement. Les artistes se cotisent pour les frais de studio, de promotion et de logistique. Tous sont amateurs et ont dû démarcher des sponsors privés pour trouver un soutien. Les fondateurs de Basy Gasy regrettent toutefois de n’avoir aucune aide du ministère de la Culture.