La presse israélienne titrait mardi matin sur le "retour" des explosions dans les bus, des opérations suicides devenues la marque du soulèvement palestinien qui a semé la terreur en Israël de 2000 à 2005. Mais, tempérait l'éditorialiste du quotidien Maariv, Ben Caspit, "il est trop tôt pour paniquer", alors que deux attaques similaires ont ravivé les mêmes souvenirs, sans toutefois être suivies par d'autres, en 2011 et 2013.
"Il faut espérer, poursuit M. Caspit, qu'il s'agit d'un incident isolé, une initiative locale, une cellule orpheline qui sera arrêtée et mise hors d'état de nuire". Pour lui, d'ailleurs, "les infrastructures qui ont permis de mettre durant ces terribles années les villes israéliennes à feu et à sang n'existent plus dans les Territoires" palestiniens.
"Tout cela rappelle les attentats des années 2000 mais en même temps la charge explosive était beaucoup plus faible que celles que nous avons connues" à l'époque, a également noté l'ancien chef du Shin Bet, Avi Dichter, sur la radio publique.
La police a expliqué lundi "qu'une bombe a explosé dans la partie arrière du bus, provoquant un incendie et blessant des passagers", tandis qu'"un autre bus et une voiture à proximité ont été endommagés".
Depuis, aucune nouvelle information n'a filtré, la justice israélienne ayant décrété un ordre de censure sur tous les détails, comme cela est souvent le cas après des attaques. Les spéculations allaient bon train sur un blessé qui n'aurait pas été identifié et pourrait être l'auteur de l'attaque, selon la police.
Sur les 21 blessés, 13 étaient encore hospitalisés mardi dans trois hôpitaux de Jérusalem. L'un d'eux est dans un état très grave et quatre autres, dont une adolescente de 15 ans, ont subi des brûlures graves, selon les médias israéliens.
S'il est confirmé que cette attaque a été menée par un ou des Palestiniens, cela marquerait une escalade dans les violences qui ont fait depuis octobre 201 morts palestiniens et 28 israéliens. Elles ont sensiblement baissé ces dernières semaines.
Cette escalade intervient aussi quelques jours avant le début vendredi soir des célébrations de la Pâques juive qui pourrait relancer les tensions autour des lieux saints de la Vieille ville de Jérusalem.
Signe que les esprits restent à vif, l'attaque a suscité un vif retentissement à l'étranger et même une vive altercation entre représentants palestinien et israélien à l'ONU lors d'un débat au Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient.
L'attentat a été condamné par Paris et Berlin tandis qu'à Washington, le secrétaire d'Etat John Kerry a affirmé que l'administration Obama n'allait cesser, durant les neuf mois qui lui reste, "de travailler pour trouver un moyen" de parvenir à une solution au conflit israélo-palestinien.
Aucune revendication n'a été formulée pour cette attaque, mais le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, l'a "saluée" en la présentant comme "une réponse naturelle aux crimes sionistes".