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Le compte à rebours a commencé et Fathallah Oualalou, le Premier secrétaire adjoint de l’Union socialiste des forces populaires, a senti ce lundi 21 novembre, les premiers vrais frémissements d’une campagne électorale qui, de l’avis général, a eu du mal à commencer. « Tout va se passer entre lundi et jeudi, la veille du jour de vote. Toujours est-il que les choses évoluent plutôt bien pour la famille politique à laquelle j’appartiens. Je suis par exemple très présent à Rabat, à Salé et Témara où cela se passe bien. Idem pour l’Oriental dont je viens de rentrer. Il y a une meilleure visibilité qu’en 2007. Je suis confiant pour le Maroc et pour l’USFP. »
Les Usfpéistes sont prompts à reconnaître une campagne difficile, forcément différente des précédentes. Le contexte institutionnel est autre, et l’adoption d’une nouvelle Constitution accordant de larges pouvoirs au gouvernement et au Parlement est au cœur des enjeux de cette campagne version 2011. « Mais je me demande si l’opinion publique a réellement pris conscience des réformes réalisées et des avancées du pays, lesquelles doivent être soutenues par une large participation. C’est là tout le paradoxe marocain. Il faut savoir que l’abstention électorale aura une répercussion sur les prochaines institutions », relève le ministre d’Etat usfpéiste Mohamed Elyazghi. Une crainte partagée par la délégation de l’assemblée parlementaire du conseil de l’Europe, qui en visite récemment au Maroc et citée par l’AFP n’a pas « perçu une grande motivation » chez les citoyens électeurs.
Reconquérir la confiance
de citoyens blasés
Autant de raisons pour les Ittihadis en campagne de convaincre les citoyens de ne pas bouder le chemin des urnes et, surtout, d’y croire. Oualalou perçoit les premiers signes « d’une prise de conscience pour une participation qui soit au niveau des enjeux», le 25 novembre. « Les Ittihadis semblent être à l’aise surtout que nous sommes dans l’élan de la jeunesse. Les mots d’ordre des jeunes scandés ces derniers mois font partie de l’histoire de l’USFP : réformes politiques, réhabilitation politique. Il y a bien lieu de parler de convergence entre cet élan de la jeunesse et l’USFP profond », soutient le maire de Rabat.
En sillonnant le pays, Rachida Benmessaoud avoue avoir été confrontée à l’absence de confiance des Marocains dans la politique. Une perte de confiance ancrée chez les hommes et les femmes de ce pays dans l’action politique et les institutions élues, indique cette candidate. « C’en est devenu une culture, un état d’esprit, une mentalité à la vie dure. En tant que partis politiques, nous devons absolument tenir compte de cette réalité. La reconquête de la confiance et l’éducation du citoyen à la chose politique doivent désormais être au cœur de nos stratégies ».
C’est exactement le discours que tient le ministre candidat Driss Lachgar. Dans la circonscription de la mort, Rabat-Chellah, cet ancien député bat la campagne, bravant mauvais temps et scepticisme des électeurs. Joint au téléphone lundi matin par « Libération », il parle d’une « campagne électorale forte où le ¼ des 24 listes en concurrence sont réellement sur le terrain. « Je suis candidat dans une circonscription de tous les possibles, une circonscription où l’extrême pauvreté côtoie l’immense richesse, où les quartiers marginalisés et difficiles côtoient ceux résidentiels, une circonscription où les candidats concurrents se distinguent par leur nature et leur force », affirme l’actuel ministre en charge des Relations avec le Parlement. Lui aussi, il a été confronté à la défiance des citoyens qui ne croient plus à la politique. Dans le même temps, il a su déceler, dit-il, une sorte de réconciliation entre l’USFP et les citoyens de ces quartiers défavorisés de Rabat-Chellah et qui constituent près de 70% de l’électorat. « Il faut savoir que l’USFP est absent des conseils municipaux de cette circonscription depuis 1976, autrement dit depuis trois décennies ». Sous la pluie, perché sur le haut de la terrasse d’une habitation menaçant ruine, il préside des réunions de 200 à 300 personnes. « Les gens supportent le mauvais temps. Ils nous écoutent, nous soumettent leurs doléances, expriment leurs attentes. Et contrairement à ce que l’on croit, dans ces quartiers difficiles, la première préoccupation des citoyens est l’absence de sécurité suivie de la couverture de santé dont ils ne jouissent pas », déclare Driss Lachgar.
L’électeur doit pousser aux regroupements
Deuxième semaine de campagne et une montée en puissance que perçoit Ali Elyazghi, candidat sur la liste des jeunes. Le patron de la Jeunesse ittihadie en est convaincu : toute la bataille réside dans la mobilisation de l’électorat et en particulier celle des jeunes. « C’est une bataille très difficile. Convaincre les citoyens de reprendre confiance n’est pas une entreprise aisée. Nous espérions que les choses allaient être plus simples, qu’il y aurait un engouement après l’élan donné par la nouvelle Constitution. Ce n’est pas vraiment le cas. L’achat des voix, une pratique qui continue encore, ne nous facilite pas la tâche ».
A J-3 du jour du vote, les Usfpéistes sont plus que jamais confiants, multipliant les méthodes traditionnelles (porte-à-porte, réunions dans les maisons, meetings populaires) et celles modernes (nouvelles technologies, site web, pages Facebook, SMS, web TV…) pour convaincre les citoyens qu’un Maroc meilleur est possible. « Nous avons un pacte avec les Marocains, un pacte qui nous engage à travers l’application de la nouvelle Constitution et, bien sûr, de notre programme », rappelle Rachida Benmessasoud.
La participation fait figure d’enjeu essentiel. Le faible taux de participation aux législatives de 2007, 37%, est encore dans toutes les mémoires. « Face à cette pléthore de partis qui se sont présentés pour les législatives de ce 25 novembre, les électeurs doivent pousser à des regroupements. Il y a lieu aujourd’hui de parler de 3 grands pôles qui se distinguent : la Koutla, le PJD et le G8 », fait valoir l’ancien leader de l’USFP, Mohamed Elyazghi tout en brandissant l’exemple de l’Espagne d’avant 1978. « 104 partis étaient alors en lice. Aujourd’hui, il n’y en a plus que trois qui existent réellement : le Parti populaire, le PSOE et la Gauche radicale », conclut-il.