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![88ème anniversaire de la bataille d’Anoual. Une page glorieuse de l’Histoire du Maroc 88ème anniversaire de la bataille d’Anoual. Une page glorieuse de l’Histoire du Maroc](https://www.libe.ma/photo/art/default/1501567-1999964.jpg?v=1289555259)
Fréquemment qualifiée de désastre par les espagnols, cette bataille qui a eu lieu le 21 juillet 1921 a opposé un contingent militaire espagnol à l’armée d’Abdelkrim Al Khattabi, stratège et chef charismatique de la résistance dans la région du Rif. Les affrontements ont eu lieu à 120 km de Mellilia dans le Nord du Maroc.
3 000 combattants rifains postés sur les hauteurs du Jbel Gourougou, au-dessus de Mellilia, se sont lancés, ce jour là à l’assaut des 15 000 soldats espagnols, les contraignant à battre en retraite. Au bout de trois semaines de combats acharnés, le contingent espagnol est taillé en pièces et le général Silvestre tué. L’armée espagnole a laissé aux mains des combattants marocains un énorme butin de guerre: 150 canons, 400 mitrailleuses et 25.000 fusils. Sept cents soldats espagnols avaient été faits prisonniers.
Cette défaite cinglante des forces coloniales allait être lourde de conséquences, de part et d’autre de la Méditerranée. Car c’est cette « humiliation », qui, en 1923 incitera le général Miguel Primo de Rivera à lancer une déclaration à Barcelone pour tenter d’en finir avec les désordres de la monarchie espagnole et à instaurer une dictature militaire.
La bataille a complètement changé la donne militaire. Ce n’est plus l’armement lourd ou le nombre de soldats qui font gagner la guerre, mais plutôt la mobilité, la foi et une parfaite connaissance du terrain.
A cet égard, Anoual a constitué un catalyseur pour la prise de conscience de tous les peuples colonisés quant aux réelles perspectives qui s’ouvrent pour changer le fait colonial.
En avril 1925, Abdelkrim et les siens continuent en effet de résister, et parviennent même à repousser les troupes françaises plus au sud, vers Fès et Taza. Après cet échec, le maréchal Lyautey présente sa démission et c’est le maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun pendant la Première Guerre mondiale, qui prendra la relève. Dès son arrivée, il déclenche une terrible contre-offensive - avec recours massif à l’aviation et largage de « bombes asphyxiantes » - et unit ses forces à celles de l’armée espagnole. Ce sont désormais 500 000 soldats conduits par 40 généraux que doivent affronter les hommes d’Abdelkrim. Face à un tel déploiement de force, ces derniers ne tiendront pas longtemps. En mars 1926, après l’échec des pourparlers de paix d’Oujda, le héros du Rif n’aura d’autre choix que de se rendre. Le 27 août 1926, il est exilé sur l’Ile de la Réunion, où il passera vingt longues années.
L’ultime coup de théâtre a lieu en mai 1947. Au cours de son transfert vers le sud de la France, Abdelkrim profite d’une escale à Suez pour s’évader et s’installer en Égypte, où il résidera jusqu’à sa mort, le 6 février 1963.