Quelque 700 personnes ayant forcé la frontière avant d'être interceptés et retenus par l'armée macédonienne, "sont toujours" en Macédoine, a déclaré à l'AFP Giorgos Kyritsis, porte-parole de l'organe de coordination de la politique migratoire en Grèce.
"S'il y a une demande des autorités pour que nous les reprenions, nous l'examinerons", a-t-il dit à la radio publique ERT. "Il n'y a pas d'automatisme, nous suivrons les procédures".
Selon une source policière grecque locale, les autorités macédoniennes ont toutefois refoulé dans la nuit des groupes de ces indésirables, par des points non gardés de la frontière.
"Les migrants ont été renvoyés en Grèce", a affirmé une source militaire macédonienne.
Quelques dizaines d'autres migrants et réfugiés, bloqués par l'intervention macédonienne du côté grec de la rivière, près du hameau de Chamilo, au bord de la rivière, dont nombre de nourrissons et enfants, entamaient mardi matin leur retour à pied vers Idomeni, à environ 8 km après une nuit dans le froid et sous la pluie, selon la télévision publique ERT.
Le commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos, doit effectuer à la mi-journée une visite dans ce camp de fortune, où au moins 12.000 personnes continuent de s'entasser dans des conditions misérables, après la clôture de la route des Balkans au fur et à mesure des restrictions décidées par les pays en amont.
Ceux ayant tenté l'incursion en Macédoine, environ 1.500 personnes selon les médias grecs, s'étaient mis en route lundi d'Idomeni sur la foi, selon les autorités grecques, de prospectus en arabe leur indiquant l'itinéraire via la rivière pour contourner la clôture érigée par la Macédoine à la frontière. Ce document les mettait en garde contre le risque d'expulsion en Turquie s'ils restaient en Grèce, selon l'agence de presse grecque ANA.
Quelques dizaines de policiers grecs ont dans un premier temps tenté de leur couper la route avant finalement de céder devant le nombre.
Cette action de masse est la première à cette frontière depuis une tentative de passage forcé à Idomeni le 29 février, au cours de laquelle les forces de l'ordre macédoniennes avaient fait usage de gaz lacrymogène contre 300 personnes, dont des enfants.
Un groupe d'environ 80 journalistes qui ont accompagné les migrants en Macédoine devaient pour leur part finir de regagner la Grèce dans la matinée, selon M. Kyritsis. Ces derniers, dont un vidéaste de l'AFP qui a été relâché dans la nuit, avaient été retenus par la police macédonienne.