5.000 civils libérés des mains de Boko Haram au Cameroun

291 civils tués par ledit groupe en deux ans an Niger, selon l’ONU


Vendredi 17 Mars 2017

Le Cameroun a annoncé avoir libéré plus de 5.000 civils des mains des islamistes armés nigérians de Boko Haram lors d'une opération militaire transfrontalière au cours de laquelle "une soixantaine" de jihadistes ont été tués.
Les Forces de défense et de sécurité camerounaises ont mené du 27 février au 7 mars "une vaste opération de ratissage le long de la frontière camerouno-nigériane et en territoire nigérian" baptisée Thunder 2, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, dans une déclaration parvenue mercredi à l'AFP.
"Les opérations menées dans le cadre de cette intervention spéciale ont (...) permis de libérer plus de 5.000 personnes prises en otages par les terroristes" de Boko Haram, a-t-il ajouté.
"Les otages libérés- en majorité des femmes, des enfants et des personnes du troisième âge - ont été conduits au camp des déplacés de Banki en territoire nigérian, via le Cameroun", a-t-il poursuivi, n'excluant pas la possibilité que des Camerounais fassent partie des civils libérés.
"Plus d'une soixantaine de terroristes (ont été) définitivement neutralisés" et "21 suspects arrêtés" lors de cette opération, a ajouté le porte-parole.
Pilotée par la composante camerounaise de la Force multinationale mixte (FMM), une force régionale en lutte contre Boko Haram, Thunder 2 était une opération transfrontalière consistant "dans un premier temps à ratisser tous les villages voisins de la frontière à l'intérieur du territoire camerounais, sur une distance de 50 kilomètres dans le département du Mayo-Sava", un des trois départements de l'Extrême-Nord touchés par les activités de Boko Haram, a expliqué M. Tchiroma.
Dans un deuxième temps, l'opération consistait à "rechercher et déloger des terroristes du groupe Boko Haram dans leurs retranchements en territoire nigérian, dans une profondeur de 25 kilomètres et sur un front de 40 kilomètres", a-t-il précisé.
Selon lui, "les points forts des terroristes dans les monts Mandara ont subi des raids aériens des hélicoptères d'attaque de nos forces de défense". Le Cameroun n'a pas enregistré de perte d'homme lors de l'opération, mais un militaire a été blessé, sans que ses jours ne soient en danger, a assuré M. Tchiroma.
Par ailleurs, un total de 291 civils ont été tués et 143 blessés dans des attaques attribuées au groupe jihadiste nigérian Boko Haram en deux ans entre février 2015 et février 2017 dans la région de Diffa, dans le sud-est du Niger proche du Nigeria, a rapporté mercredi l'ONU à Niamey.
Dix-huit personnes ont été kidnappées et trois sont portées disparues en lien avec les raids du groupe, souligne le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) sur son site.
L'agence onusienne ne fournit pas de bilan des militaires nigériens et des combattants de Boko Haram tués.
Les attaques les plus meurtrières ont été répertoriées dans des villages à la lisière du Nigeria et dans des localités riveraines du lac Tchad, à cheval entre le Niger, le Tchad et le Nigeria. Ainsi, le département de Bosso, à la frontière avec le Nigeria, concentre "70% des victimes avec 203 tués, 44 blessés, 3 portés disparus et 3 kidnappés", relève l'Ocha.
La ville de Bosso située sur la frontière avait notamment été prise par les jihadistes en juin 2016.
Certaines victimes, dont de nombreux enfants et femmes, ont été tuées par balle dans des attaques-suicide, brûlées vives ou égorgées, a expliqué à l'AFP une source sécuritaire.
Boko Haram a mené ses premières attaques dans ce pays le 6 février 2015. La région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent aux dépens d'une population locale déjà très pauvre, selon l'ONU qui demande à la communauté internationale d'accroître son soutien financier.
Plusieurs procès à huis clos d'un millier de présumés combattants islamistes de Boko Haram, poursuivis pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste", ont lieu depuis début mars dans la plus grande discrétion au Niger.


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