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Durant la même période, six femmes ont été tuées, 198 autres sont tentées par le suicide à cause de la violence dont elles ont souffert, 47 se sont immolées par le feu et 23 ont gardé ses séquelles indélébiles de leur maltraitance.
L’étude distingue plusieurs types de violences : la violence psychologique représentant 47% du total (soit 21.380 cas de violence enregistrés durant l’année 2012), la violence physique (29%, soit 12.304), et puis la violence économique (13%, soit 6.369). L’étude évoque également la violence juridique avec 8% (3219 cas de violence), et la violence sexuelle avec 3% (1.370 cas). L’étude s’est également penchée sur les caractéristiques sociologiques des femmes violentées (lieu de résidence, âge, statut familial, activité économique, niveau scolaire).
73% de celles qui ont visité le centre d’écoute de l’Observatoire sont généralement jeunes. Elles sont âgées entre 15 et 38 ans. Mais «cela ne signifie pas que la violence ne vise que les jeunes femmes. L’Observatoire a reçu également des femmes violentées et qui sont âgées de plus de 60 ans (82 femmes âgées victimes de violences ont visité le centre durant l’année 2012)».Concernant leurs lieux de résidence, la majorité des victimes habitent les villes (76%), alors que 10% vivent dans le périurbain et 14% habitent à la compagne ; ce qui signifie que les citadines osent plus que les autres, dénoncer la violence qu’elles subissent. Selon la même étude, la majorité des femmes violentées habitent dans les quartiers populaires ou appartiennent à la classe moyenne (47% résident dans des maisons traditionnelles et 30% dans des appartements).
L’étude présente également une autre caractéristique sociologique des femmes violentées ayant visité l’Observatoire. Il s’agit, en l’occurrence, de leur statut matrimonial. L’étude affirme que 55% d’entre elles sont mariées. Mais la violence vise toutes les femmes indépendamment de leur statut, car 28% des mères célibataires ont été violentées, 6% des femmes célibataires l’ont également été à l’instar de 9% des femmes divorcées et de 2% des veuves.
Quant à leur niveau scolaire, l’étude indique que 31% des femmes sont analphabètes, 27% n’ont pas dépassé le niveau primaire, 14% ont un niveau secondaire, alors que 5% des femmes violentées ont un niveau universitaire.
Et en ce qui concerne l’activité économique de ces femmes, 43% sont femmes au foyer, et 57% ne sont pas indépendantes économiquement, 21% sont fonctionnaires ou ouvrières, alors que 14% sont au chômage.
Lors de cette rencontre, l’Observatoire marocain des violences faites aux femmes ne s’est pas contenté de présenter son rapport ou de faire écouter des témoignages de femmes qui ont subi la violence, il a aussi présenté plusieurs recommandations pour mettre fin à ce phénomène.
L’Observatoire a, en effet, appelé à la nécessité de considérer la violence faite aux femmes comme une affaire d’opinion publique, tout en exhortant l’Etat à assumer ses responsabilités dans le traitement de ce phénomène. Il a appelé également à la révision radicale des lois en vigueur pour les mettre en adéquation avec la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. L’une des recommandations de l’Observatoire concerne également la révision de la loi «conformément à une philosophie pénale qui garantisse l’égalité entre les deux sexes», et l’adoption dans les plus brefs délais d’une loi afférente à la lutte contre la violence à l’égard des femmes «qui soit conforme aux normes internationales».