2ème Forum maghrébin des hommes d’affaires à Tunis : Mezouar appelle à la création d’un fonds commun d’appui des investissements

Le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar a appelé les hommes d'affaires maghrébins, en conclave à Tunis, à la création d'un fonds d'appui des investissements communs entre les entreprises maghrébines.
Ce fonds, qui pourrait être créé grâce au partenariat entre les secteurs public et privé, aura pour objectif d'accompagner et soutenir les différents projets et initiatives menés par les entreprises et hommes d'affaires dans le Maghreb en vue d'accélérer le rythme de l'intégration économique maghrébine à même de répondre aux aspirations des peuples de la région et d'être en phase avec la réalité actuelle de l'économie mondiale, a souligné M. Mezouar, qui intervenait à l'occasion du 2ème Forum maghrébin des hommes d'affaires ouvert, lundi à Tunis.
Dans son intervention sur "La complémentarité économique maghrébine face à la crise économique et financière mondiale", le ministre a mis en exergue le rôle fondamental des hommes d'affaires dans l'accélération du rythme du partenariat et de l'intégration économique et dans l'amélioration de la compétitivité des entreprises maghrébines, ainsi que "l'impact moral positif" qu'ils pourraient exercer sur les décideurs politiques pour les inciter à changer leurs concepts face aux mutations que connaît l'économie mondiale.
Au moment où l'intégration régionale est devenue une nécessité impérieuse, du point de vue de la compétitivité de l'économie mondiale, le rythme de l'intégration maghrébine connaît une lente évolution, a relevé M. Mezouar, ajoutant que ce colloque est de nature à créer une réelle dynamique qui permettra d'accélérer le rythme de cette intégration dans la région pour être au diapason des changements que connaît l'économie mondiale.
Le monde est fondé sur les groupements régionaux et où la compétitivité repose sur les pôles régionaux intégrés, a-t-il soutenu.
Malgré les obstacles qui entravent l'édification du Maghreb, il y a lieu de relever plusieurs points positifs qui caractérisent la région. Ainsi, en dépit de la crise, la région maghrébine a pu réaliser un taux de croissance économique moyen variant entre 4 et 5 %, au moment où d'autres pays ont vu leur déficit financier enregistrer une grande régression.
La région du Maghreb, qui dispose géographiquement d'importants avantages sur le plan de la compétitivité, regorge aussi de grandes potentialités économiques et humaines en mesure d'accélérer le rythme de croissance économique des pays maghrébines, qui pourrait atteindre un taux annuel de 7 %, a précisé M. Mezouar.
Cette région, qui constitue également un marché de plus de 100 millions de consommateurs, a enregistré jusqu'ici un PIB de l'ordre de 400 milliards de dollars, avec un taux de croissance moyen ayant atteint les 5 % l'année dernière, a rappelé le ministre, ajoutant que le Produit global brut devrait se multiplier durant la prochaine décade, de même que le rythme de croissance grâce à l'augmentation du volume des investissements et la compétitivité du secteur privé.
M. Mezouar a, par ailleurs, appelé les hommes d'affaires et les opérateurs économiques participant au colloque à présenter des projets communs réalistes et concrets dans la perspective de l'ouverture des marchés et l'établissement de partenariats que les gouvernements seront capables de soutenir.
Il a également appelé les hommes d'affaires à dépasser le stade de la coopération et de la complémentarité à un concept plus profond, celui du partenariat et de l'intégration économique, pour accompagner les mutations que connaît l'économie mondiale.
Placée sous le thème "Pour une entreprise maghrébine", cette rencontre de deux jours, ouverte par le Premier ministre tunisien, devait se pencher sur les moyens à même de réaliser la complémentarité maghrébine et les défis posés à l'entreprise maghrébine dans un contexte marqué par la montée de groupements économiques régionaux sous l'effet de la mondialisation. 

M. Horani : un meilleur destin maghrébin est possible

La région du Maghreb ne peut plus rester la seule région au monde dont les pays commercent le moins entre eux, a souligné Mohamed Horani, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Le commerce inter-maghrébin ne représente, en effet, que moins de 5 % dans les échanges de ces pays. Pourtant, "ensemble, les pays maghrébins pourraient partir à la conquête de nouveaux marchés, sur la base de complémentarités et de cohésions utiles". Pour M. Horani, les nouveaux enjeux de l'époque, exige des pays maghrébins "l'émergence de nouveaux dynamismes, de nouvelles cohérences et de nouveaux défis contrastant avec l'ordre actuel". Les pays du Maghreb peuvent investiguer d'autres modèles de croissance afin de faire face au remodelage de l'économie mondiale, a-t-il souligné, affirmant que ces pays, unis, "pourraient devenir et constituer un refuge pour les investisseurs et les opérateurs économiques". Le patron de la CGEM a indiqué, dans ce sens, qu'il faut "agir activement pour l'harmonisation des réglementations régissant les échanges commerciaux, afin de dépasser les lenteurs et les distorsions, de part et d'autre, et de faciliter les prises de décision, de poursuivre les réformes et de rapprocher les volontés entreprenantes pour un meilleur destin commun".