Ce bilan, obtenu par l'AFP, inclut quatre soldats tués et trois blessés mardi soir dans l'explosion d'une mine près de Moukallah, capitale de la province du Hadramout reprise dimanche aux jihadistes d'Al-Qaïda qui l'ont contrôlée pendant plus d'un an, selon des sources de sécurité.
La reconquête de cette ville par les forces gouvernementales a été rendue possible par l'implication de l'aviation d'une coalition arabe sous commandement saoudien et de forces spéciales au sol, notamment émiraties.
Par ailleurs, un drone américain a visé mardi la voiture d'un chef financier local d'Al-Qaïda, Ali Al-Channa, près de Zinjibar, capitale de la province voisine d'Abyane, ont indiqué mercredi des sources de sécurité, affirmant que le responsable jihadiste n'était pas dans le véhicule et que seul le conducteur avait été tué.
L'explosion de la mine a eu lieu mardi soir dans une banlieue de Moukalla où les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi s'emploient à déminer la région où des engins explosifs ont été plantés par des jihadistes d'Al-Qaïda au moment où ils battaient en retraite le week-end dernier, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Moukalla, ville portuaire de quelque 200.000 habitants, reprenait mercredi une vie normale: les rues s'animaient, les commerces rouvraient et les fonctionnaires étaient appelés à reprendre le travail pour remettre en état les services publics, ont indiqué des témoins.
Les employés de l'aéroport et du port de Moukalla ont ainsi repris dans la matinée du service, pour la première fois depuis avril 2015, date de la prise de ce chef-lieu du Hadramout par Al-Qaïda, ont indiqué des responsables.
Parallèlement, les forces gouvernementales menaient des opérations de déminage autour du port de Moukalla et dans les environs du terminal pétrolier de Mina al-Dhaba, plus à l'est, et des démineurs ont démantelé trois voitures piégées que les jihadistes avaient garées au port de Chehr, une localité proche, ont ajouté les responsables.
Dans un communiqué, le commandement de la coalition arabe a affirmé lundi que 800 hommes d'Al-Qaïda avaient péri dans les combats à Moukalla, un bilan qu'il n'a pas été possible de vérifier de source indépendante.
Al-Qaïda a profité du chaos provoqué par la guerre entre les forces gouvernementales et les rebelles chiites houthis pour élargir son influence dans le sud et le sud-est du Yémen, où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a mené aussi plusieurs attaques meurtrières contre les forces de sécurité et d'autres symboles de l'Etat.
Par ailleurs, le médiateur de l'ONU pour le Yémen a annoncé mardi que les parties en conflit avaient approuvé un cadre pour leurs pourparlers au Koweït, ouvrant la voie à des négociations sur les questions de fond.
Cette annonce a été faite après que l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a reçu séparément les délégations du pouvoir et des rebelles, qu'il a appelées à faciliter un règlement de la guerre qui ravage leur pays depuis plus d'un an.
Les protagonistes ont "approuvé un cadre pour les négociations sur les questions sécuritaire, économique et politique", a déclaré le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed lors d'une conférence de presse au Koweït.