"Nous avons perdu contact avec 250 ouvriers de la cimenterie Badia depuis lundi et nous ne savons pas où ils sont", a affirmé un cadre administratif de l'entreprise à l'AFP, tandis que des familles ont indiqué craindre leur enlèvement par l'EI.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (IOSDH), "il n'y a plus de contacts avec des dizaines d'employés après une attaque de l'EI sur la cimenterie, et il y a de forts soupçons qu'ils aient été kidnappés par l'EI et conduitsvers une destination inconnue".
Selon une source de sécurité, les jihadistes ont échoué cette semaine à s'emparer de l'aéroport militaire et de la centrale électrique Techrine lors d'une offensive contre Dmeir tenue largement par les rebelles.
Jeudi matin, au moins trois civils ont été blessés dans la ville frontalière turque de Kilis (sud) par des tirs d'artillerie venus d'une zone du territoire syrien contrôlée par le groupe Etat islamique (EI), a rapporté l'agence de presse Dogan.
Peu avant 09h00 locales (06h00 GMT), deux roquettes au moins ont frappé deux quartiers de la ville, selon Dogan. La première a endommagé une maison, blessant deux réfugiés syriens qui y vivaient, tandis que l'autre est tombée sur une route, faisant un autre blessé, selon le dernier bilan.
La police a immédiatement établi un périmètre de sécurité autour des zones visées et les autorités locales y ont ordonné la fermeture des établissements scolaires.
L'état des blessés n'a pas été précisé.
Depuis quelques semaines, la ville de Kilis a été visée à plusieurs reprises par des tirs de roquettes attribués par les autorités turques aux jihadistes de l'EI, qui occupent sur le sol syrien une zone proche de la frontière turque.
Deux de ces salves, les 18 janvier et 8 mars derniers, ont tué quatre personnes.
Ces tirs de roquettes provoquent systématiquement des représailles de l'artillerie turque.
Le groupe Etat islamique n'est pas concerné par la trêve entrée en vigueur le 27 février entre le régime de Damas, son allié russe et les groupes rebelles.
Longtemps accusée de complaisance pour les groupes rebelles syriens les plus radicaux, la Turquie a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste dirigée par Washington et multiplié les arrestations dans les milieux jihadistes, après une série d'attentats meurtriers attribués à des cellules proches de l'EI sur son sol.
Le 19 mars, un kamikaze présenté par Ankara comme un jihadiste s'est fait exploser dans une rue touristique d'Istanbul, tuant quatre touristes.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont mené mardi une nouvelle frappe en Syrie visant Al-Qaïda, tuant plusieurs militants, après le bombardement de dimanche qui a permis d'éliminer le porte-parole de la branche syrienne du groupe extrémiste, selon le Pentagone mercredi.
"Les Etats-Unis ont frappé un véhicule, tuant plusieurs militants d'Al-Qaïda", a indiqué un porte-parole, Matthew Allen.
La frappe a eu lieu "dans le nord-ouest de la Syrie", selon un responsable américain de la Défense s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Les Etats-Unis avaient déjà bombardé dimanche dans la province d'Idlib (nord-ouest) un camp d'entraînement du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, tuant le porte-parole du groupe, Abou Firas al-Souri.
La mort du jihadiste est considérée comme un revers important pour le Front Al-Nosra.
Le Front al-Nosra, qui avait plutôt gardé profil bas ces derniers mois, et des rebelles syriens, ont lancé une opération vendredi dans la province septentrionale d'Alep.