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En plein marasme économique, le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à des manifestations provoquées par la hausse du prix du pain et les pénuries. Les protestations se sont rapidement transformées en un mouvement contre le président Omar el-Béchir, qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat en 1989.
"Le nombre total des personnes qui sont mortes dans des incidents du 19 décembre jusqu'à maintenant est de 24", a indiqué Amer Ibrahim, qui dirige une commission instituée par le bureau du procureur afin d'enquêter sur les violences commises lors des protestations.
Le précédent bilan officiel faisait état de 22 morts, dont deux membres des services de sécurité. Les ONG de défense des droits humains Human Rights Watch et Amnesty International ont elles donné un bilan d'au moins 40 morts, dont des enfants et des personnels médicaux.
Les deux manifestants sont décédés dans un hôpital de Gedaref, une ville rurale pauvre située à l'est de la capitale Khartoum, où ils étaient hospitalisés, a indiqué M. Ibrahim lors d'une conférence de presse.
Les centaines de manifestations, initialement organisées dans des petites villes avant de gagner Khartoum, ont été dispersées par la police anti-émeute et des agents de sécurité à l'aide de gaz lacrymogènes.
Selon l'Union européenne et des ONG de défense des droits humains, les forces de sécurité ont également tiré "à balles réelles" contre les manifestants.
"L'usage de la force par les forces de sécurité contre les civils -dont l'usage de balles réelles- a fait de nouvelles victimes ces derniers jours", a affirmé l'Union européenne vendredi.
La Commission nationale des droits de l'Homme au Soudan a également condamné "l'usage de balles réelles contre les citoyens". C'est la première fois qu'un organisme gouvernemental reconnaît l'usage de balles réelles contre les protestataires mais il n'a pas indiqué qui en était l'auteur.
Le président Béchir a imputé la violence de ces dernières semaines à des "voyous" et des "conspirateurs", sans toutefois les nommer.
Un millier de personnes ont été arrêtées en trois semaines de manifestations, selon des groupes de défense des droits humains, notamment des militants, des leaders de l'opposition et des journalistes.
Par ailleurs, un appel à de nouvelles manifestations antigouvernementales, y compris au Darfour (ouest), une première, a été lancé dimanche dans le cadre de la contestation qui dure depuis près d'un mois au Soudan.
Dimanche, l'Association des professionnels soudanais, qui regroupe entre autres des médecins, des professeurs et des ingénieurs, a appelé à protester dans la capitale Khartoum et dans d'autres villes comme Madani (est), Kosti (sud) et Dongola (nord) à l'occasion d'"une semaine de soulèvement".
Cette organisation a également appelé pour la première fois à manifester à Niyala et Al-Facher, dans la région en conflit du Darfour.
Le Darfour, une région vaste comme la France, est secoué depuis 2003 par un conflit opposant les forces soudanaises à des rebelles issus de minorités ethniques et s'estimant marginalisés par le pouvoir central. Le conflit au Darfour a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.