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Parmi les victimes, 17 civils, dont cinq enfants, réfugiés dans le sous-sol d'une maison pour échapper aux bombardements, ont péri dans un raid russe dans la localité d'Al-Mseifra, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Après avoir consolidé son pouvoir sur la capitale Damas et ses environs en chassant rebelles et jihadistes, le pouvoir de Bachar al-Assad a le sud dans son viseur, une région sensible bordant la frontière avec la Jordanie et avec le plateau du Golan, en partie occupé par Israël.
Jeudi, les raids imputés à Moscou ont visé des localités rebelles dans l'est, mais aussi l'ouest de la province de Deraa, a précisé l'OSDH.
"Le bilan de jeudi est le plus élevé depuis le 19 juin", a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Par ailleurs, les avions de l'armée syrienne et de l'allié russe ont bombardé intensément mercredi les zones rebelles dans le sud de la Syrie, poursuivant une offensive du régime qui fait craindre aux ONG une nouvelle crise humanitaire dans le pays en guerre.
En outre, trois hôpitaux ont été mis hors service dans des bombardements pour certains imputés également à la Russie, alliée indéfectible du régime de Bachar al-Assad.
A New York, plusieurs membres occidentaux du Conseil de sécurité, dont la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ont appelé la Russie à respecter ses "engagements" dans le sud syrien en arrêtant l'offensive syrienne qui menace, selon l'ONU, la relance d'un processus politique dans le pays.
Mardi, les forces du régime appuyées par des raids russes ont lancé une offensive contre les quartiers insurgés de la ville de Deraa, après une semaine de bombardements visant principalement les secteurs est de la province du même nom sous contrôle rebelle.
"L'horreur ne connaît aucune limite en Syrie, où les enfants sont encore une fois pris entre deux feux", a déploré dans un communiqué la directrice du Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef), Henrietta Fore, en évoquant la situation dans le sud du pays.
"Les enfants et les familles ont besoin de nourriture, de médicaments et de protection", a-t-elle insisté.
"Les civils devraient avoir, comme toujours, la possibilité de fuir la violence et de chercher refuge et protection ailleurs", a de son côté déploré le Comité international de la Croix-Rouge, appelant à "épargner les civils" et "les infrastructures essentielles à leur survie".
Au moins 63 civils ont été tués depuis le 19 juin, selon l'OSDH. Cinq hôpitaux au total ont été mis hors service par les bombardements.
Les insurgés contrôlent 70% de la province de Deraa et de la province voisine de Qouneitra.
Les rebelles tentent de résister et mercredi 12 soldats ont été tués par une attaque insurgée à la voiture piégée dans un village que les prorégime venaient de conquérir dans l'est de la province, selon l'OSDH.
Grâce à l'appui crucial de l'allié russe, mais aussi du Hezbollah libanais, de l'Iran et de combattants de différentes nationalités, le régime Assad a enchaîné les victoires et contrôle désormais 65% du territoire.
Il est déterminé à asseoir son pouvoir sur l'ensemble du pays, ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.
Au total, quelque 750.000 civils vivant en zone rebelle dans le sud de la province de Deraa sont menacés par les opérations militaires, a averti l'ONU.
"Ce que nous avons vu à Alep, dans le nord rural de Homs, dans la Ghouta orientale, se produit actuellement dans le sud où des villes sont bombardées quotidiennement, des personnes déracinées", a déploré l'ONG CARE, en allusion à des régions reconquises par le régime.
Environ 45.000 civils ont été déplacés par les bombardements sur la province de Deraa, la majorité se rapprochant de la frontière avec la Jordanie, selon l'ONU.
Parmi eux, Ahmad Abazeid, un militant qui a fui la localité de Hirak pour trouver refuge dans un village voisin.
"Les gens sont perdus, ils ne savent pas où aller. Certains sont près de la frontière jordanienne, d'autres de celle avec Israël", lâche-t-il. "Mais les avions les pourchassent où qu'ils aillent".
La Jordanie -qui accueille 650.000 réfugiés syriens selon l'ONU, près de 1,3 million selon Amman- a réaffirmé sa position consistant à maintenir sa frontière fermée depuis 2016 et à ne plus accueillir de réfugiés.
Le refus d'Amman d'ouvrir sa frontière inquiète.
"Avec les combats, les gens sont de plus en plus acculés dans le sud. A terme, ils n'auront nulle part où aller", a déploré l'ONG, le Conseil norvégien pour les réfugiés.