Après une accalmie nocturne, les combats ont repris tôt le matin à Mansourah où les forces de sécurité ont lancé la veille une vaste opération pour tenter de reprendre le contrôle de ce quartier résidentiel, devenu un fief d'Al-Qaïda à la faveur du chaos qui règne au Yémen en guerre, ont ajouté les même sources.
Des avions de combat et des hélicoptères Apache de la coalition arabe ont mené plusieurs raids nocturnes en soutien aux forces yéménites, prenant pour cibles au moins trois véhicules militaires et les locaux d'un conseil municipal tenus par les jihadistes d'Al-Qaïda, selon les mêmes sources.
"Au moins 17 combattants d'Al-Qaïda et deux policiers ont trouvé la mort depuis samedi", a déclaré à l'AFP l'une de ces sources, précisant que "la plupart des insurgés islamistes ont été tués dans les raids de l'aviation de la coalition".
Un précédent bilan faisait état samedi de 14 morts, dont 12 membres d'Al-Qaïda.
Dimanche en milieu de matinée, la situation était tendue mais les armes ses sont tues, selon des témoins.
Des jihadistes d'Al-Qaïda tenaient toujours le quartier d'Al-Mansourah où des dizaines de leurs partisans sont arrivés en renfort dans la nuit en provenance des provinces voisines d'Abyane et de Lahj, où le réseau extrémiste a une forte présence, ont indiqué des habitants.
Au total, Al-Qaïda compte quelque 300 combattants fortement armés à Mansourah, selon des estimations de sources de sécurité.
Les jihadistes d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI) ont renforcé leur présence dans le sud du Yémen en l'absence des structures de l'Etat, affaiblies par la guerre qui oppose les forces progouvernementales aux rebelles chiites Houthis, soutenus par l'Iran.
Les jihadistes d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI), profitant de la guerre au Yémen entre Houthis et pouvoir, ont renforcé leur présence dans le sud du pays y compris à Aden.
Par ailleurs, au lendemain de la reprise par les loyalistes des banlieues ouest et sud de Taëz, les combats se sont concentrés au nord et à l'est de la ville.
Une reconquête des banlieues devrait permettre "l'acheminement de vivres et de médicaments" aux quelque 200.000 habitants de Taëz assiégés, selon le gouverneur de la province, Ali al-Maamari.
Les loyalistes ont réussi à "reprendre d'importantes positions" dans la banlieue nord où de violents accrochages se poursuivent, a indiqué une source militaire.
Mais dans la banlieue est, la mission semble plus difficile, ce secteur étant tenu par des forces de la Garde républicaine, l'unité d'élite de l'armée restée fidèle à l'ex-président Ali Abdallah Saleh et alliée des rebelles, a-t-elle ajouté.
C'est depuis cette banlieue --qui compte un aéroport, une cité industrielle et des sites militaires dont le QG des forces spéciales-- que les rebelles et leurs alliés bombardent les quartiers résidentiels du centre de Taëz, ont expliqué les sources militaires.
Selon l'ONU, le conflit au Yémen a fait plus de 6.100 morts, dont près de la moitié de civils, depuis l'intervention en mars 2015 d'une coalition arabo-sunnite menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles, qui contrôlent toujours la capitale Sanaa et de larges parties du nord et de l'ouest du pays.