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Parti de la ville de Sabratha, à 70 km à l'ouest de la capitale Tripoli, le canot des migrants qui voulaient rejoindre les côtes italiennes, a chaviré au large de Misrata, à 270 plus à l'est, sans doute après avoir été emporté par le courant en raison d'une météo défavorable, a dit Baha Al-Kawach, porte-parole du Croissant-Rouge.
Après 11 jours en mer sans eau ni nourriture, les survivants ont échoué lundi soir sur une plage dans la ville de Misrata, a précisé un autre membre du Croissant-Rouge. Il s'agit d'un Algérien et d'un Egyptien et de huit migrants dont deux femmes d'Afrique subsaharienne, a-t-il précisé sous couvert d'anonymat.
Selon les survivants, parmi les quinze morts figurent également trois femmes.
Souffrant de blessures et de déshydratation, les survivants ont reçu les premiers secours avant d'être conduits vers un centre de détention de migrants à Misrata, a déclaré M. Kawach.
Le chef du bureau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Libye, Othman Belbeisi, a déploré un incident "tragique", ajoutant que les survivants souffraient de "déshydratation sévère". Il a précisé qu'une équipe médicale de son organisation était en route pour leur prodiguer des soins.
Du temps du dictateur Mouammar Kadhafi renversé et tué en 2011 après une révolte de huit mois, des milliers de migrants traversaient les frontières sud de la Libye longues de 5.000 km, surtout pour tenter la traversée de la Méditerranée vers l'Europe.
La situation a empiré après la chute du dictateur, les passeurs profitant du chaos en Libye pour envoyer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l'Italie située à 300 km des côtes libyennes.
Après le renversement du régime Kadhafi, la Libye a sombré dans l'anarchie, deux autorités rivales ainsi que des dizaines de milices se disputant le pouvoir.
Grâce à des accords controversés conclus en Libye puis à la décision de Rome de fermer les ports italiens aux navires ayant secouru des migrants en mer, l'Italie a vu le nombre d'arrivées sur ses côtes chuter drastiquement à partir de mi-2017.
En contrepartie, l'Italie s'est engagée à développer les initiatives pour faire venir légalement des personnes vulnérables bloquées en Libye, où des milliers de migrants sont soumis à des détentions arbitraires, extorsions et violences.
Par ailleurs, l'Italie avait adopté le 28 novembre un décret-loi controversé durcissant sa politique d'immigration, voulu par Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et chef de la Ligue (extrême droite).
La Chambre des députés a adopté le texte (après le Sénat début novembre et dans les mêmes termes) par 396 oui contre 99 non.
Le texte durcit la politique italienne en matière d'immigration. Il remplace en particulier les permis de séjour humanitaires, actuellement octroyés à 25% des demandeurs d'asile et d'une durée de deux ans, par divers autres permis, comme "protection spéciale", d'une durée d'un an, ou "catastrophe naturelle dans le pays d'origine", d'une durée de six mois, entre autres.
Il prévoit une procédure d'urgence afin de pouvoir expulser tout demandeur se montrant "dangereux".
Il réorganise aussi le système d'accueil des demandeurs d'asile, qui étaient encore 146.000 fin octobre et seront regroupés dans de grands centres par mesures d'économie.
Dans le volet sécurité, il généralise l'utilisation des pistolets électriques et facilite l'évacuation des bâtiments occupés.
Depuis le début de l’année, les gardes-côtes libyens ont intercepté environ 13.000 migrants qui tentaient de rejoindre l’Europe via la Méditerranée.
Cette année, l'Italie a enregistré 22.500 arrivées sur ses côtes, soit une baisse de plus de 80% par rapport aux années précédentes, selon les chiffres de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ce résultat a été rendu possible en grande partie grâce au soutien des Européens, notamment de l’Italie. En plus de fournir des navires de surveillance, Rome assure aussi la formation des gardes-côtes libyens, l'opération étant financée sur des budgets européens.