L'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar, avait annoncé lundi une offensive contre les derniers bastions des jihadistes à Benghazi, deuxième ville de Libye, située à 1.000 km à l'est de la capitale Tripoli, tombée aux mains de jihadistes en 2014.
"Il y a eu onze (morts) et 55 blessés parmi les forces armées, tombés dans les quartiers d'al-Sabri et du centre-ville", a indiqué à l'agence le colonel Miloud Zouai, porte-parole des Forces spéciales de l'ANL, qui dit en outre avoir pris le contrôle du port.
Les forces du maréchal Haftar livrent une guerre sans relâche aux groupes jihadistes parmi lesquels figurent notamment des membres présumés de l'organisation Etat islamique (EI) et d'Ansar Asharia, un groupe proche d'Al-Qaïda.
Depuis le printemps 2014, l'ANL a réussi à prendre le contrôle d'une grande partie de Benghazi et annoncé lundi une offensive contre les derniers bastions jihadistes de la ville.
Elle a fait état d'avancées dans le quartier central d'al-Sabri et la zone de Soug al-Hout, mitoyenne au port de Benghazi, où sont cernés les groupes jihadistes.
Les forces pro-Haftar ont bombardé lundi les positions des "groupes terroristes avec grande précision", faisant "de nombreux morts et blessés dans les rangs des milices et des groupes terroristes", a rapporté l'agence sans donner de bilan précis.
"Le port principal de Benghazi, dans la zone de Soug el-Hout, est désormais sous le contrôle des forces" de l'ANL, a affirmé mardi le porte-parole de l'ANL, cité par l'agence.
Par ailleurs, la procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda a annoncé lundi qu'elle étudiait la possibilité d'ouvrir une enquête pour crimes commis à l'encontre des migrants en Libye, pays devenu la principale porte d'accès à l'Europe.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 20.000 migrants sont détenus dans des centres de détention clandestin en Libye et un nombre croissant d'entre eux sont échangés dans des "marchés aux esclaves". Ils sont détenus pour travail forcé, exploitation sexuelle ou en vue d'obtenir une rançon.
Fatou Bensouda, qui s'exprimait devant le Conseil de sécurité des Nations unies, a expliqué que ses services étaient entrain de collecter des informations "concernant des crimes graves et répandus commis contre des migrants qui tentent de transiter par la Libye".
"Je saisis cette occasion devant le Conseil pour déclarer que mon bureau examine avec attention la possibilité d'ouvrir une enquête concernant des crimes liés aux migrants en Libye si les critères juridictionnels de la Cour sont remplis", a déclaré la procureure.
La CPI, opérationnelle depuis 2002, est compétente pour les génocides, crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans les Etats qui relèvent de sa compétence ou pour les cas qui lui sont transmis par le Conseil de sécurité des Nations unies.