10 explosions de grenades à Bujumbura

Paris propose d'étudier le déploiement de policiers de l'ONU


Mercredi 24 Février 2016

Dix grenades ont explosé dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs quartiers de la capitale burundaise Bujumbura, où se trouve actuellement le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, faisant des blessés, a annoncé à l'AFP un haut gradé de la police.
"Cette nuit, dix grenades ont explosé dans plusieurs quartiers de Bujumbura, faisant une dizaine de blessés", a indiqué ce haut responsable, sous couvert d'anonymat. Il a précisé qu'un soldat avait été blessé dans l'explosion d'une grenade dans le quartier de Mutakura (nord-ouest), un autre dans celui de Musaga (sud-est), les autres blessés étant des civils.
 "La plupart de ces grenades ont explosé dans des endroits déserts, ce qui démontre que ces criminels veulent seulement montrer au secrétaire général de l'ONU qu'il n'y a pas de sécurité, alors que tout est sous contrôle", a expliqué le haut gradé de la police.
 Aucun autre responsable administratif ou policier n'a souhaité s'exprimer sur les attaques de la nuit. Selon des sources concordantes, des consignes ont été données pour limiter la communication officielle sur d'éventuelles violences pendant la visite du secrétaire général des Nations unies.
Au moins deux personnes avaient été tuées et une dizaine blessées lundi matin dans deux explosions de grenades à Bujumbura, selon le maire de la capitale burundaise et des témoins, à quelques heures de l'arrivée du chef de l'ONU.
M. Ban, arrivé lundi après-midi dans la capitale burundaise, s'est entretenu dans la soirée avec des responsables de partis politiques, du pouvoir comme de l'opposition.
Mardi matin, il a rencontré le président burundais Pierre Nkurunziza et les deux hommes devaient s'adresser à la presse dans la matinée, avant que M. Ban ne quitte le Burundi pour se rendre en République démocratique du Congo voisine.
Le chef de l'ONU, dont c'est la première visite au Burundi depuis que le pays a plongé dans une grave crise politique en avril 2015, devait tenter de convaincre M. Nkurunziza d'ouvrir des pourparlers de paix avec son opposition.
De son côté, la France a soumis à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de déclaration sur la crise au Burundi qui suggère d'envoyer sur place des policiers de l'ONU afin de tenter d'y ramener le calme.
Ce projet de déclaration du Conseil vise aussi à soutenir les efforts de l'Union africaine, qui doit bientôt envoyer à Bujumbura une délégation de haut niveau, et prône une relance de la médiation menée par l'Ouganda pour instaurer un dialogue entre pouvoir et opposition.
Selon le texte dont l'AFP a eu copie, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est invité à soumettre au Conseil dans les quinze jours "toutes les options possibles pour un tel déploiement de police de l'ONU au Burundi".
Celui-ci devra se faire "en consultation avec les autorités burundaises et en coordination avec l'Union africaine".
Ce contingent policier "augmenterait la capacité de l'ONU de surveiller la situation de sécurité, dont la protection des civils et des droits de l'Homme et de faire progresser l'Etat de droit" dans le pays.
Il faudra encore définir la taille et le rôle exact de cette unité et faire adopter au Conseil une résolution autorisant son déploiement.
La France souhaite que la déclaration soit adoptée avant la visite à Bujumbura, prévue les 25 et 26 février, d'une délégation de l'Union africaine qui tentera de convaincre un gouvernement burundais très réticent d'accepter une présence internationale sur son sol.
Ban Ki-moon se trouve aussi depuis lundi au Burundi, pour sa première visite depuis que le pays a plongé dans une grave crise politique en avril 2015.
"Nous souhaitons tirer parti de la convergence des efforts internationaux en cours pour briser le risque d'engrenage et tenter de créer une dynamique positive au Burundi", a expliqué à l'AFP l'ambassadeur français François Delattre.
 En ce qui concerne les policiers de l'ONU, il a précisé que "les contours et le mandat précis de cette présence restent à définir et feront l'objet de discussions approfondies au Conseil". "Leur rôle, a-t-il ajouté, devra être de contribuer à prévenir de nouvelles violences et à aider au respect des droits de l'Homme".
 Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril 2015 du président Nkurunziza à un troisième mandat, qu'il a obtenu en juillet.
 Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, qui a poussé plus de 240.000 Burundais à l'exil, alors que des milliers d'autres ont été arrêtés et que les forces de l'ordre sont accusées d'exécutions extrajudiciaires.


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