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Ce forum, organisé par l’Institut du monde arabe (IMA) dans le cadre de ses rencontres économiques annuelles, se veut «un moment privilégié de réflexion et d’échanges», a assuré dès l’ouverture de ce forum, Jack Lang, président de cet Institut, en se réjouissant de la qualité des intervenants et leur contribution substantielle à l’enrichissement des débats sur la thématique à l’ordre du jour.
Le président du groupe Banque islamique du développement, Dr Banda Hajjar, la représentante résidente du groupe Banque africaine de développement, Yacine Fal, le directeur général de l’Agence française de développement, Rémy Rioux, se sont penchés en particulier sur les moyens permettant de relever les défis auxquels fait face l’Afrique en matière d’investissements, d’industrialisation et de développement ainsi que sur la manière de renforcer et de dynamiser les partenariats gagnant-gagnant.
Ils ont notamment affirmé qu’au-delà des investissements, nécessaires certes, les besoins en formation en expertise et en éducation sont primordiaux, tout en s’interrogeant sur les meilleurs moyens de transformer ces partenariats en croissance.
Les travaux de ce forum, qui s’est déroulé en présence de l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, se sont répartis en plusieurs panels dont les deux premiers ont été consacrés, dans la matinée, aux thèmes « Financement et Investissement » et « l’agro-industrie, voie royale vers le développement de l’Afrique ».
Les intervenants dans le cadre du premier panel, se sont notamment intéressés à l’équilibre entre financements publics et ceux privés, rappelant dans la foulée que la plus grande partie des investissements en Afrique sont d’abord le fait d’entreprises africaines. Les financements étrangers sont mineurs en Afrique, ont-ils fait-remarquer.
Intervenant dans ce cadre, Brahim Benjelloun Touimi, administrateur directeur général de BMCE-Bank a plaidé pour une «approche holistique», puisqu’il s’agit, selon lui, de donner « un supplément d’âme et du sens aux financements». «Il faut garder à l’esprit que tout financement requiert l’introduction de critères environnementaux, économiques et sociaux », a-t-il insisté, soulignant qu’il était primordial d’identifier tout aussi bien les impacts négatifs que ceux positifs.
Il s’agit aussi, au nom de cette approche holistique, de partager les risques étant donné que ceux-ci sont élevés en Afrique même si les rendements sont aussi élevés, a-t-il dit.
S’agissant du Maroc, M. Touimi a souligné, dans une déclaration à la MAP, que «nous avons un alignement stratégique entre public et privé, porté par la plus haute autorité du pays, SM le Roi Mohammed VI ».
Cet élément, a-t-il dit, «est fondamental pour ancrer chez tout partenaire économique mais aussi chez tous les Marocains en général que l’Afrique est notre terrain d’exercice naturel, non pas dans un esprit conquérant mais dans un esprit de partage de talents, de partage de compétences et de partage de richesses».
Dans son intervention dans le cadre du deuxième Panel, Karim Lotfi Senhadji, directeur général de l’OCP Africa, a indiqué que le fermier africain est au centre de la stratégie de l’Office qui s’engage à lui apporter l’aide nécessaire et à lui transmettre les bonnes pratiques, insistant à propos sur l’importance de la formation et de l’information.
Dans une déclaration à la MAP, M. Senhadji a affirmé que l’agro-industrie est un passage obligé pour l’Afrique sur la voie du renforcement de sa croissance. « Nous sommes convaincus au sein de l’OCP du potentiel agricole de l’Afrique », a-t-il insisté, relevant que le groupe œuvre à faire transformer l’approche du fermier africain pour passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture moderne et durable mais surtout créatrice de valeur ajoutée ».
L’OCP mène un ensemble d’opérations sur le terrain, à savoir un programme d’accompagnement et de formation aux meilleures pratiques agricoles, a-t-il rappelé.
M. Senhadji a, par ailleurs, détaillé les différents partenariats conclus avec des pays en Afrique, notamment en Ethiopie et au Nigeria, ainsi que la création de filiales sur le continent.
D’autres intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de favoriser l’émergence d’un secteur agro-industriel fort pour pouvoir conserver sur le terrain africain la valeur ajoutée locale, soulignant que l’Afrique ne peut continuer à importer, mais doit savoir industrialiser localement.
Plus de 400 chefs d’entreprises, dirigeants d’organisations économiques et représentants de gouvernements, venus de France, de plusieurs pays arabes et d’Afrique ont pris part à ce forum, organisé en partenariat avec de nombreuses institutions représentant les trois continents et qui vient clore une série de manifestations consacrées à l’Afrique par l’IMA, qui fête ce mois son 30ème anniversaire.
Lancées en 2014 par l’IMA, ces rencontres économiques offrent l’occasion pour les décideurs internationaux en lien avec le monde arabe d’échanger sur des enjeux économiques d’actualité et d’élargir leurs réseaux.