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Dans la foulée, le Centre anticipe que l’année 2014 s’achèverait sur une croissance atteignant à peine 2,6%, en repli de 1,8 point par rapport à 2013.
Et d’ajouter que cette perspective aura des répercussions directes sur les revenus, la demande globale et l’emploi. Sachant que la situation de l’emploi présente déjà les premiers signes de dégradation avec la hausse du taux de chômage d’un demi-point au troisième trimestre de l’année, plusieurs économistes avertis estiment qu’il serait judicieux de ne surtout pas prendre à la légère la sonnette d’alarme que tire le CMC !
Quoi qu’il en soit, dans sa note mensuelle de novembre, le Centre dévoile, entre autres, des projections pour le restant de l’année qui ne devraient pas s’écarter des tendances actuelles avec une hausse moyenne des prix limitée à 0,4%, en recul d’un point et demi par rapport à l’exercice précédent.
En décodé, les analystes du CMC expliquent que l’évolution des prix marque depuis le début de l’exercice un net fléchissement comparativement aux tendances moyennes des dernières années. «Le rythme d’inflation mesuré par l’évolution de l’indice des prix à la consommation s’est réduit à 0,3% sur la période couvant les dix premiers mois de l’année, contre 2,1% en 2013», précise-t-on.
De fil en aiguille, ils mettent aussi en exergue, des résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages portant sur la perception de la situation économique actuelle et à venir qui sont, à ce titre, assez révélateurs (Cf. notre édition du 20 novembre 2014) ainsi que des indicateurs les plus significatifs sur l’activité économique réelle qui témoignent d’une orientation plutôt déflationniste. En effet, ils remarquent, outre la baisse attendue de la valeur ajoutée agricole en raison des vicissitudes du climat, un suivi trimestriel des activités industrielles, commerciales et de services faisant état d’une performance sensiblement en retrait par rapport à l’exercice précédent.
En clair, ils relèvent qu’avec une inflation quasi-nulle, les prix saisis aussi bien au stade de la production que de la consommation ne semblent, au vu des indicateurs précités, être affectés ni par les mesures de décompensation, ni par la hausse du coût salarial unitaire, encore moins par le réajustement des tarifs d’électricité, ni même par le renchérissement des matières premières importées.
En dehors de l’hypothèse de gains de productivité, fort improbable au niveau actuel d’utilisation des capacités productives, la quasi-stagnation des prix à la production ne peut s’expliquer dans ces conditions qu’à travers la réduction des marges des entreprises et de leurs capacités d’investissement, ajoutent-ils.
Conjuguée à la contraction de l’activité, cette situation s’apparente à une déflation dont les effets démultiplicateurs se ressentent aussi bien sur les comportements des opérateurs que sur la dynamique productive. Et de poursuivre que la mise en œuvre du système d’indexation conjuguée à la nouvelle approche de la compensation visant l’élimination progressive des subventions aux produits pétroliers liquides devait induire une hausse sensible des charges de production et des prix. Subséquemment, le surcroît de hausse des prix au niveau de la consommation finale devrait, là aussi, s’établir autour de 0,9 point comparativement à la tendance moyenne. Cette estimation suppose évidemment une répercussion mécanique des hausses des prix à la production sur la consommation finale.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, il s’avère, selon le CMC et au vu des données portant sur les neuf premiers mois de l’année, que la tendance des prix à la production, au même titre que celle des prix à la consommation, ne reflète nullement les effets attendus de la levée des subventions sur les produits pétroliers.
Somme toute, on n’est pas encore sorti de l’auberge avec des effets déflationnistes, une contraction du PIB, des risques énormes sur l’emploi ainsi que sur les marges des entreprises et in fine une décompensation, qui n’a pas eu de conséquence sur les prix, s’apparentant à une menace dévastatrice sur le citoyen marocain!