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​L’impact massif du Covid-19 sur le tourisme pourrait réduire le PIB mondial de 1,5% à 2,8%

Faire en sorte que le secteur retrouve sa position de fournisseur d’emplois décents, de revenus stables et de protection de notre patrimoine culturel et naturel

Jeudi 27 Août 2020

Il est désormais admis que le tourisme a été parmi les secteurs les plus durement touchés par la pandémie de coronavirus (Covid-19) et qu’aucun pays au monde n’a été épargné par cette crise d’une ampleur et d’une portée sans précédent.
En l’espace de cinq mois, « entre janvier et mai, la baisse soudaine et rapide des arrivées de touristes a coûté environ 320 milliards de dollars. C’est trois fois plus important que l’impact de la grande récession de 2007-2009 sur notre secteur - et ceci uniquement pour les cinq premiers mois de l’année », a annoncé la semaine dernière Zurab Pololikashvili, le Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).
L’impact de la crise sur ce secteur capital pour l’économie mondiale est tel que « pas moins de 100 millions d’emplois directs dans le secteur du tourisme sont menacés et que la chute massive des recettes d’exportation du tourisme pourrait réduire le PIB mondial jusqu’à 2,8% », a averti le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
En effet, selon les prévisions des analystes de l’OMT, les arrivées de touristes internationaux pourraient chuter de 58% à 78% cette année, ce qui mettrait en péril jusqu’à cent millions d’emplois directs dans le secteur du tourisme. 
L’impact massif sur le tourisme international et national aura des répercussions plus larges et pourrait réduire le produit intérieur brut mondial de 1,5% à 2,8%, poursuit l’organisation. Tandis que le recul des dépenses touristiques pourrait se situer entre 910 et 1.200 milliards de dollars.
Considérés comme étant les groupes les plus représentés dans le secteur touristique, de même que les travailleurs de l’économie informelle, l’agence onusienne souligne que les plus menacés sont les femmes et les jeunes de 15 à 24 ans. 
Selon toujours les mêmes prévisions, les flux mondiaux d’investissements étrangers directs pourraient diminuer de 40% en 2020. Une situation que devraient connaître également les pays développés.
Considéré comme l’un des secteurs économiques les plus importants du monde, le tourisme fournit «des moyens de subsistance à des centaines de millions d’autres personnes», tout en «stimulant les économies et en permettant aux pays de prospérer», a rappelé Antonio Guterres dans une note d’orientation traitant des effets de la pandémie sur le secteur du tourisme intitulée «Tourisme et Covid-19».
Le secteur touristique permet, en même temps, «aux gens de découvrir certaines des richesses culturelles et naturelles du monde et de se rapprocher les uns des autres, mettant en évidence notre humanité commune », a-t-il poursuivi dans sa note de synthèse qui expose les répercussions probables de la pandémie sur le tourisme mondial et ce que cela pourrait signifier pour l’emploi, les moyens de subsistance et le développement économique.
Comme l’a relevé l’OMT dans un communiqué, ledit document donne dans le même temps un aperçu du rôle du tourisme dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), s’agissant notamment de l’égalité des sexes, de l’intégration et de la préservation du patrimoine naturel et culturel. Il présente également des exemples de mesures prises par les gouvernements pour soutenir les emplois dans le secteur du tourisme, préserver la biodiversité et la culture et relancer le tourisme en toute sécurité.
Il est à souligner qu’en dépit des prévisions on ne peut plus inquiétantes, Zurab Pololikashvili affirme que «le redémarrage en toute sécurité du tourisme est possible».
Ainsi, dans sa note de synthèse, basée sur les dernières données livrées par l’OMT, avec des contributions de diverses institutions dont l’OACI, l’OIT, l’OMI, le Centre du commerce international, CNUCED, le PNUD, l’UNESCO, l’OMS et l’OMC, le Secrétaire général de l’ONU fait des recommandations à l’intention des décideurs politiques axées sur le rôle de l’innovation, de la numérisation, de la collaboration et de la durabilité.
Il s’agit de cinq domaines prioritaires clés identifiés par l’OMT «pour que le tourisme revienne et favorise une reprise plus large». Des propositions que les gouvernements et le secteur privé ont le devoir de mettre en action, souligne-t-on sur le site officiel de l’organisation.
Pour faire redémarrer le tourisme, Antonio Guterres propose concrètement d’atténuer les impacts socioéconomiques préjudiciables aux moyens de subsistance, en particulier pour ce qui est de l’emploi des femmes et de la sécurité économique.
Il estime aussi important de stimuler la compétitivité et renforcer la résilience, notamment par la diversification, avec la promotion du tourisme national et régional lorsque cela est possible, et par la facilitation d’un environnement commercial propice pour les MPME.
Autre proposition : faire progresser l’innovation et la transformation numérique dans le secteur du tourisme, notamment par la promotion de l’innovation et l’investissement dans les compétences numériques, en particulier pour les travailleurs temporairement sans emploi et pour les demandeurs d’emploi.
Selon le Secrétaire général des Nations unies, le redémarrage exige aussi de favoriser la durabilité et la croissance verte pour réussir la transition vers un secteur du tourisme résilient, compétitif, économe en ressources et neutre en carbone.
Enfin, selon lui, il va falloir également promouvoir la coordination et les partenariats pour redémarrer et conduire le secteur vers la réalisation des ODD, en veillant à ce que le redémarrage et la reprise du tourisme mettent les gens au premier plan et en travaillant ensemble pour alléger et lever les restrictions de voyage de manière responsable et coordonnée.
 

Alain Bouithy

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