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La suite ? Un long chemin de croix : 258 jours de rééducation et de souffrance, 258 jours de travail et d'efforts. Avec, bien sûr, quelques larmes, mais surtout beaucoup de musique. "Ça m'a beaucoup aidé. La musique a été mon meilleur soutien. Surtout après l'opération, car je ne pouvais absolument rien faire : après les séances de traitement, je passais mon temps à écrire des chansons", explique-t-il à FIFA.com. Car en plus d'être le grand espoir du football espagnol, Jesé manie le micro avec brio. Après avoir formé pendant deux ans la moitié du duo Big Flow, il s'apprête à poursuivre sa carrière en solo dans le monde du reggaeton, où il se produit sous le matricule
de Jey M.
"Maintenant, après les entraînements et les matches, je consacre mon temps libre à la musique. Certains aiment sortir, mais moi, je préfère rester à la maison et faire de la musique", nous explique l'attaquant, qui fait partie des principaux animateurs du vestiaire madrilène. Une fonction qu'il partage avec Sergio Ramos, Marcelo et James Rodriguez, nous apprend-il.
Ecouter le corps et la tête
Mais revenons au rectangle vert... Pour son grand retour, Jesé a signé un but en Coupe du Roi face à Cornellá, le 2 décembre à Bernabéu. Une performance saluée par une accolade d'Ancelotti. "Il m'a dit de prendre du plaisir sur le terrain et de faire ce que je savais faire", se souvient le joueur, recruté sur recommandation expresse du technicien italien, qui s'est montré très patient au cours de ces huit mois de rééducation. "Il a connu la même blessure pendant sa carrière, alors il a su trouver les mots pour m'encourager. Son meilleur conseil, il me l'a donné il y a trois mois. Il m'a dit : 'Tu as 21 ans, alors tu n'as aucune raison d'être pressé. Tu dois écouter ton corps et ta tête, car il te reste encore beaucoup d'années à jouer'", relate le natif de Las Palmas.
En Espagne, les habitants des Iles Canaries ont la réputation d'être des gens calmes. Un cliché illustré à merveille par Jesé, dont l'accent véhicule une sérénité communicative. Même lorsqu'il évoque de mauvais souvenirs. "Ça a été très dur. Mais je pense que dans la vie, les choses n'arrivent pas par hasard. Si j'ai eu cette blessure, c'est peut-être que j'avais besoin d'apprendre et de mûrir. Maintenant, je me sens plus fort", poursuit-il. "Il y a toujours quelque chose à retenir, même avec ce genre d'expérience. J'ai appris à être plus professionnel dans tout ce que je fais. Je fais davantage attention à mon alimentation, mais aussi à ma musculature et à ma condition physique. Tout ce que j'ai appris, je veux désormais le mettre en pratique jusqu'au jour où je raccrocherai les crampons", assure-t-il.
Jesé revient juste à temps pour aider son équipe à conquérir un titre encore étrangement absent du palmarès de la Maison Blanche : la Coupe du monde des clubs de la FIFA. "Nous avons décidé d'aller doucement en augmentant au fur et à mesure mon temps de jeu, car nous ne voulons pas prendre de risques. Mais je pense que l'entraîneur me donnera ma chance au Maroc. Nous avons besoin de faire tourner l'effectif, car plusieurs mois intenses nous attendent. Ce sera bientôt la partie la plus chargée de la saison, avec plusieurs compétitions simultanément, alors nous aurons tous notre chance tôt ou tard dans l'effectif."
Un renfort précieux
Un effectif qui a beaucoup grandi depuis l'époque où Jesé marchait encore avec des béquilles. "L'équipe s'est énormément améliorée. Elle a battu des records incroyables", constate le revenant. "Et pour battre ces records, il ne suffit pas d'être une équipe, il faut former une famille. Si nous n'étions pas aussi soudés, ce bond en avant n'aurait jamais eu lieu. Vues de l'extérieur, les choses ont l'air simples, mais il n'en est rien. Il y a beaucoup d'ego dans le vestiaire. Nous avons de très grands joueurs, mais je pense que la concurrence entre nous est très saine. Il n'y a pas de piques ni de jalousies, mais au contraire une émulation pour le bien de l'équipe. Ce sont de grands joueurs, certes, mais aussi des adultes. C'est comme ça que l'équipe est devenue une famille", assure-t-il.
Mais la clé du succès madrilène, pour Jesé comme pour beaucoup d'autres de ses coéquipiers, est à mettre au crédit de Carlo Ancelotti. "Nous savons tous que c'est un grand technicien. Mais moi, je retiendrai encore davantage ses qualités humaines : il sait mener un groupe, ce qui est le plus difficile, en particulier dans un club comme le Real Madrid, où cohabitent de grands joueurs avec beaucoup d'ego. Mais attention, quand il s'énerve, il vaut mieux ne pas être dans les parages... Il sait nous motiver et gérer les phases de jeu. On voit tout de suite qu'on a affaire à un ancien joueur", conclut-il.
Puis il range ses chaussures et visse sa casquette sur sa tête. Docteur Jesé s'efface pour laisser place à Mister Jey M. Pour retrouver la bonne cadence sur le terrain, avec le tempo qu'il faut aux platines.