​Abdallah Bensmain fait parler les journalistes d’eux-mêmes

Les journalistes écrivent sur tout et n’importe qui sauf sur eux-mêmes. La presse écrite, audiovisuelle et électronique consacre ses éditoriaux, ses chroniques et ses enquêtes à des individus, des sujets de société, des faits et idées politiques, ainsi qu’à l’actualité économique mais rarement sinon jamais à elle-même. « Alors l'information? Les journalistes parlent du journalisme...et d'eux-mêmes», d’Abdallah Bensmain, est un livre de «révélations sur la presse ». Ces révélations, les journalistes les connaissent mais pas le lecteur. Ce sont des questions (usage du pseudonyme, relations entre confrères, formation, corruption des journalistes, etc) que le lecteur ne pose pas au journaliste et que le journaliste n'aborde pas dans ses sujets, précise un communiqué de l’éditeur. 
Ce livre de 416 pages, paru aux Editions « Afrique Orient » en 2015, s'appuie essentiellement sur des écrits et témoignages de journalistes. Certains ont été recueillis par l’auteur, d'autres l’ont été au fil de ses lectures, dans des articles de presse ou des livres. « C’est un livre qui privilégie le témoignage. Le sous-titre explique, au moins en partie, le recours à la citation : « Les journalistes parlent du journalisme… et d’eux-mêmes ». Les témoignages sont en quelque sorte des « faits » sur lesquels s’appuie le livre dans son ensemble. La citation n’est pas rappelée pour être rappelée, mais elle participe de l’effort d’analyse », explique Abdallah Bensmain dans un entretien accordé au site « lnt.ma ». «Quand il s’est agi de montrer que la presse indépendante n’est pas aussi indépendante  qu’elle a essayé de le faire croire, ce n’est pas à coup d’affirmations, mais de citations que ce livre a tenté de l’établir », ajoute l’auteur, tout en précisant que « la presse indépendante n’existe pas à proprement parler. Elle l’est peut-être des deniers publics et des partis, mais pas de l’information. C’est une création idéologique. Le fait qu’elle efface de sa mémoire les expériences antérieures montre bien que les tenants de cette presse indépendante ne sont pas dans la réalité, mais dans le discours ». Abdallah Bensmain explique également que « dans le chapitre consacré à l’indépendance de la presse, il y a ce passage qui concerne le Maroc : « Pourquoi Nadia Salah, Mohamed Selhami, Fahd Yata n’expriment-ils pas le besoin de se gargariser du mot « presse indépendante? ». Les « indépendantistes » vous diront parce qu’ils ne sont pas… indépendants ». « Pour ma part, je dirais que l’expérience des salles de rédaction avant de se lancer dans l’aventure leur a donné le sens de l’humilité, une meilleure appréciation de la juste mesure des choses… et ce que parler veut dire ! », conclut-il.
Journaliste, correspondant de presse, chef de rubrique ou rédacteur en chef, Abdallah Bensmain a exercé durant plus de 30 ans dans la presse écrite. A la fin des années 70, il a produit et réalisé « Le temps des poètes » sur les ondes de la RTM. Il a, par ailleurs, assuré la conception et l’édition de plusieurs publications institutionnelles (agences gouvernementales, organisation internationales, Chambres consulaires).  
Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Symbole et idéologie » et « Crise du sujet, crise de l’identité ».  

Du même auteur

Poésie
- A terre joie 
- La médiane obscure 
- Versets pour un voyageur  (Illustrations : Aïssa Ikken) 
- Le Maroc en Noir et Blanc (Série de cartes postales sur des photographies de Abderrazak Benchaabane, illustrées par des extraits de poèmes) 
Essais
- Crise du sujet, crise de l’identité : une lecture psychanalytique de Rachid Boudjedra 
- Enfances maghrébines (en collaboration)  
- Symbole et idéologie (entretien avec Roland Barthes, Abdallah Laroui, Jean Molino)  
- Quand le printemps est arabe (en collaboration)
Abdelkébir Khatibi, la pensée des interstices (en collaboration)
Fiction
Le Retour du muezzin