​A Essaouira, une poignée de jeunes militent pour le livre

Sous le regard curieux des rares badauds et automobilistes circulant en cette belle matinée dominicale dans les rues d’Essaouira, une poignée de jeunes, et de moins jeunes aussi, ont choisi de plaider la cause du livre, en organisant une séance de lecture en plein air.  
Ouvrages dans les mains, sagement installés sur les gradins en béton de “Minassat Erkhama”, une sorte d’estrade circulaire en marbre installée au milieu d’un hémicycle, au niveau de la ceinture verte de la ville, ces jeunes d’horizons divers, réunis dimanche dernier à l’initiative d’une association locale, ont ainsi choisi de réhabiliter, à leur manière, le rituel de la lecture, en sortant les livres de leurs étagères et en donnant l’exemple afin d’inciter d’autres personnes à découvrir, ou à redécouvrir, les plaisirs de cette pratique.
Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux, ou obtenant l’information grâce à leur contact direct avec les organisateurs, ces jeunes, des étudiants dans leur grande majorité, ont pu, également, s’offrir une  expérience nouvelle, en s’adonnant à la lecture dans un cadre convivial aux allures de pique-nique et en découvrant une autre facette de la lecture en tant qu’exercice libre et volontaire, loin des obligations des programmes scolaires et des convenances sociales.  
En plus, dans le but de joindre l’utile à l’agréable, le programme de cette rencontre, initiée sous le thème “Enrichir l’esprit”, prévoyait une heure de lecture individuelle, suivie d’une initiation à l’art de mener un dialogue et de s’exprimer devant le public. “Nous cherchons à donner l’exemple afin de réconcilier les gens avec la lecture et les encourager à retrouver l’habitude d’ouvrir un livre, qui est en voie de disparition à cause de la banalisation des nouvelles technologies”, affirme, dans ce sens, Zakaria Boussaad, président de l’Association Jeunesse de la culture et de la citoyenneté, initiatrice de cette manifestation. “Afin de répondre à tous les goûts, nous proposons des livres en arabe et en français, touchant différentes disciplines et représentant divers genres  littéraires”, a-t-il souligné à la MAP. Mais loin de se contenter d’une activité passagère sans impact ou à effet limité, les initiateurs de cette manifestation comptent en faire un rendez-vous hebdomadaire, qui va vers les gens afin de promouvoir la culture du livre. “Nous avons opté pour un programme qui s’inscrit dans la continuité, à travers l’organisation, chaque dimanche, d’une sorte de bibliothèque mobile ciblant les jeunes et des enfants dans différents espaces de la ville, comme les établissements d’enseignement, les internats ou les foyers pour femmes”, explique Zakaria Boussaad.