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Cette vidéo, qui revendique manifestement l'idée d'une séquence pensée comme un tableau social, tente de "sortir du champs de l'art contemporain pour proposer un espace de dialogue et de culture animé par la volonté de dénoncer les processus d'exclusion des migrants dans la cité", souligne le communiqué.
Au cours de sa résidence à la Villa Médicis en Italie en 2013-2014, Nejmi a été fasciné par le courage des marchands ambulants qui parcourent l'Europe et s'est rapproché de la communauté sénégalaise implantée en Italie, note-on de même source.
"Le chant de l'immigration est un poème perpétuel, un cycle de vie et de mort, où se croisent ceux qui tentent de traverser la Méditerranée comme ceux qui en reviennent et retournent au pays nourricier. Nous sommes tous guidés par les voix d'un exil permanent", estime cet artiste, cité par le communiqué.
En 2012, alors qu'il est en repérage au moment des commémorations officielles, Malik Nejmi rencontre la communauté sénégalaise dans ce moment de recueillement. "Une sorte de tableau vivant, un groupe d'hommes recueillis dans une mosquée tentait de s'organiser pour une prière collective, une prière aux morts comme cela se fait dans tout contexte musulman", dit-il.
La vidéo restitue ce temps de prière sur un plan-séquence. Ce moment ainsi filmé donne à voir la teneur de la violence qui a jailli sur cette communauté et les liens étroits qui s'établissent entre le religieux et le politique dans leur parcours migratoire.
"Autoriser une caméra à filmer ce moment intime (une lecture intégrale du Coran) est une manière de prolonger la lutte : lutter pour exister sur une terre d'accueil pose des questions existentielles redoutables. Faut-il retourner au pays ? Faut-il rester en terre "hostile" ? Des questions qui interrogent aussi forcément, la position de l'artiste dans la société civile, dans la cité, questions d'engagements inhérentes aux champs du cinéma et de l'art contemporain. "Tu peux filmer si ton film nous aide à lutter", estime le communiqué.
Le titre du film s'inspire du recueil "Les Souffles" (Leurres et lueurs, 1960) du grand poète sénégalais Birago Diop, et aborde ainsi la place du langage, des mots et de l'idée même de lutter avec les mots traduits dans la langue de l'autochtone et qui sonnent alors comme un slogan politique antifasciste.