La ville des projets en suspens
-
Université Al Akhawayn à Ifrane : Près de 8.000 lauréats actifs dans 20 pays, dont 70% travaillent dans des multinationales
-
Tanger: Rencontre sur l’accessibilité numérique des personnes en situation de handicap
-
Ifrane : Plus de 4.000 familles bénéficient d'une vaste opération de lutte contre les effets de la vague de froid
-
Fès: Campagne de don de sang pour renflouer les stocks
-
El Jadida: l’ANEF lance des investigations approfondies suite à la coupe illégale de 36 arbres de pin d’Alep
La capitale du phosphate est le plus grand producteur dans le monde. Ironie du sort, une ville qui ne dispose pas d’autobus, où les voitures hippomobiles continuent d’envahir les quartiers (environ 3000 véhicules).
C’est la ville des projets en suspens par excellence. Cité dont presque tous les responsables se targuent d’être les fils du bled, ne font rien pour elle, hormis la dilapidation des deniers publics.
Ville où ses enfants ne trouvent pas de places publiques pour jouer. Ses habitants considèrent que le souk hebdomadaire du dimanche est le seul espace pour passer le week-end.
La seule piscine municipale a été fermée en pleine été, dans la canicule, sans vergogne et sans qu’on rende compte à quiconque. Ville dont tous les boulevards sont envahis par les « Ferrachas » et les marchands ambulants qui occupent l’espace public, se considèrent tous comme les descendants du Tunisien Mohamed El Bouazizi.
Dans l’agenda des responsables, à différents niveaux, ne figure aucun projet de développement, rien d’autre que la collecte de l’argent, la fuite des capitaux et l’évasion fiscale.
Ville qui n’a eu des richesses du phosphate que les maladies, les protestations, les sit-in et les jugements sévères.
Cité des sept pyramides, des sept «Amriaat» et des pateras de la mort.
Ville dont les hommes s’entassent dans les cafés qui poussent comme des champignons ; ses femmes se promènent en pleine chaussée, sans but précis ni destination et ses enfants remplissent les salles de jeu et de billard, faute de lieux de distraction.
Le seul jardin de Khouribga construit par le conseil municipal, depuis des décennies, a été transformé en immeubles en copropriété. Les responsables se sont accaparés des bénéfices et ont laissé ses occupants dans l’obscurité et la soif.
Cité où la nécrose a endommagé les dents de ses enfants, la silicose les poumons de ses ouvriers alors que ses présidents municipaux et leurs « bourgeoises » se vantent de tarir ses caisses. Ville sans l’Italie, se serait transformée en ville fantôme et ses habitants l’auraient quittée vers l’inconnu.
Après le vote du compte administratif du conseil municipal de la capitale du phosphate, qui n’a de capitale que le nom, à quoi devrait-on s’attendre ?